Djibouti et les emblématiques requins-baleines

Cap sur Djibouti et plus exactement dans le golfe de Tadjourah !

Publié le 10/08/2021

A l’extrême-est de la corne de l’Afrique, se trouve ce petit pays réputé dans le monde de la plongée pour l’observation du Rhincodon Typhus, le plus grand poisson du monde, aussi connu sous le nom de requin-baleine.

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Chaque année, d’octobre à février, nombreux sont les passionnés de squales et de pélagiques à se rendre à Djibouti en ayant l’espoir d’observer l’un de ces géants, dont les plus grands individus jamais observés atteignaient une taille de 18/19 mètres ! Il n’est pas rare au cours d’un séjour plongée de rencontrer plusieurs dizaines d’individus, voire plus ! 

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Dans le golfe de Tadjourah, et plus communément lors des plongées au plus près des côtes de l’océan Indien et en mer Rouge, la majorité des individus rencontrés avoisine les 4 ou 5 mètres. Il s’agit donc la plupart du temps de spécimens encore jeunes, très jeunes, qui profitent de cette pause saisonnière pour faire le plein de plancton dans ces eaux ultra-chargées en éléments nutritifs, lui conférant ainsi une certaine couleur caractéristique, quasiment vert émeraude si on prend un peu de hauteur.

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Par sa corpulence massive (il pèse plusieurs tonnes), sa large bouche qui lui sert de filtration et son habitude alimentaire, ce requin s’est vu attribuer le nom de « baleine ». Cependant, ne nous y trompons pas, vous êtes bien en présence d’un requin, cette espèce respirant comme tous les autres requins l’oxygène contenu dans l’eau, contrairement aux cétacés qui ont pour habitude d’aller respirer en surface et de pratiquer l’apnée dès qu’ils plongent. 

La répartition du requin-baleine au niveau planétaire se trouve essentiellement dans les eaux chaudes du globe, à plus ou moins 30° par rapport à l’équateur. Aujourd’hui, ce requin garde encore ses mystères en ce qui concerne sa vie sociale ainsi que sa reproduction. On sait cependant qu’il s’agit d’une espèce ovovivipare (les œufs, qui pourraient être environ 300, éclosent dans l’utérus de la mère, qui donne naissance à un requin déjà tout formé, une version miniature donc <3) dont les juvéniles atteignent dès la naissance une cinquantaine de centimètres. 

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Le saviez-vous ? En fonction de la taille du requin-baleine, l’expérience plongée peut être particulièrement impressionnante dès lors qu’il ouvre la gueule. Son impressionnante bouche, particulièrement large, pourrait contenir un individu humain de taille moyenne ! Cependant aucune crainte à avoir, cela n’est jamais arrivé, au pire, l’idée vous traversera simplement l’esprit ! Contrairement à la grande majorité des autres espèces de requins, le requin-baleine n’est pas obligé de nager en continu pour filtrer l’eau et y trouver son apport d’oxygène étant donné qu’il aspire l’eau avec ses mouvements de mâchoire. De cette façon, l’air est filtré par ses fentes branchiales et le plancton dont il se nourrit est pris au piège dans la gueule de l’animal. Quand on vous dit que ce requin est un filtreur, nous n’exagérons pas : chaque individu filtre quasi-quotidiennement l’équivalent d’une piscine olympique, c’est fou ! Cette prouesse lui permet, selon des estimations, de se nourrir tous les jours de près de 2% de son poids total en plancton, soit une trentaine de kilos, c’est pas mal. Il possède également des milliers de petites dents mais il ne mâche pas, même s’il complète ses repas par de minuscules petits poissons de temps à autre.

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Autre fait intéressant à propos de ce poisson. Dans le golfe de Tadjourah, de nombreux scientifiques s’attardent à étudier l’espèce qui évolue ici en nombre au plus près de la côte et qui a tendance à y revenir d’année en année. La méthode d’identification de chaque individu va reposer sur le fait que la répartition des points blancs que l’on peut apercevoir sur la globalité de son dos joue le rôle de carte d’identité pour chaque requin, chacun ayant un dessin unique, à la façon d’une constellation dorsale. C’est en quelque sorte l’équivalent de l’empreinte digitale d’un humain. De par les observations faites par les scientifiques depuis de nombreuses années au large de Djibouti, il a été défini que le requin-baleine grandirait d’environ 1 mètre par an jusqu’à ses 5 ans, et que sa croissance passerait par la suite à tout juste 50 centimètres (voir bien moins) par an pour le reste de sa vie, jusqu’à taille adulte. Cette estimation de croissance permet alors d’avoir une vision approximative sur l’âge des individus que vous pourriez rencontrer en plongée !

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Aujourd’hui, et pour notre plus grand bonheur, le requin-baleine fait partie des 3 espèces de requins protégés par la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) pour l’interdiction totale de pêche et de chasse, les deux autres espèces étant le requin blanc et le requin pèlerin (dont la taille peut avoisiner celle du requin-baleine !). Cette préservation et les études réalisées à Tadjourah ont permis de mettre en évidence la migration opérée par les individus à partir de ce point géographique. Ils sortent du golfe pour migrer soit vers le sud-est, en direction des Maldives ou des Seychelles, soit vers la mer Rouge en direction du nord, pour rejoindre les autres populations évoluant dans ces eaux. Ce point chaud de migration, et la population de l’espèce peuplant les eaux de Djibouti ont d’ailleurs mené à la mise en place d’une aire marine protégée où le flux de touristes est réglementé et où les bateaux visitant la zone doivent être équipés d’une protection d’hélices. Des missions d’éducation des populations locales ont permis également de sensibiliser les pêcheurs sur l’aspect très précieux que représente la présence de cette espèce dans la région et la carte à jouer par leur part pour assurer la pérennité du requin. Ainsi, de nombreux pêcheurs du golfe de Tadjourah ont appris à pratiquer leur métier en faisant attention aux requins-baleines et jouent à leur tour la carte de la prévention et de la préservation aux personnes visitant la région.

Cet article vous a plu et vous aimeriez en apprendre davantage sur ce gentil géant lors d’une croisière plongée au large des côtes africaines ? Alors vous devriez visiter nos pages spéciales océan Indien et mer Rouge, à très vite !