Le parc national des Calanques

Des profondeurs de la Méditerranée aux îles, de la faune endémique à l’histoire des calanques, nous allons vous emmener à la découverte des plus beaux trésors sous-marins et des mystères qui gisent sous ces époustouflants paysages bleus et blancs.

Publié le 08/06/2021

Les-epaves-a-marseille

On les appelle Cales, ou encore en provençal « Calanca » ou « Calanco », des expressions qui désignent les vallées creusées par les rivières du sud. C’est aujourd’hui l’un des endroits les plus sauvages de la Grande Bleue. Les Calanques de Marseille ont été formées il y a plus de 5 millions d’années, il s’agit là d’un paysage qui a rythmé toutes les grandes aventures et histoires de la ville. C’est ici que sont arrivés les phocéens il y a maintenant plus de 2600 ans, avec à portée de main la grotte cosquer au cap Morgiou, grotte préhistorique dont les gravures évoluent entre – 10 000 et – 30 000 ans AV-JC. C’est aussi au large de l’île de Riou qu’Antoine de Saint-Exupéry effectuait son dernier vol en 1944 : un lieu d’histoire on vous dit !

Avec leurs célèbres criques aux eaux cristallines comme la Calanque de Sormiou avec ses petits cabanons typiques ou encore la crique vierge d’En-vau, le parc national des Calanques n’a pas son égal dans le monde entier. Immobiles et majestueuses, les impressionnantes roches blanches se découvrent en randonnée, en escalade ou encore depuis la mer en canoé ou en petite embarcation. Ces paysages uniques au monde s’étendent sur 20km, de Marseille à La Ciotat et cette singularité paysagère, ainsi que la faune et la flore exceptionnelles que l’on y retrouve, ont donné naissance en 2012 à la création du tout premier parc national péri-urbain français.  

Iles-riou-Marseille

Les enjeux inédits de cohabitation entre la ville et l’espace protégé donnent le vertige : le parc est maritime et terrestre, végétal et minéral, rural et urbain. En bref, le massif le plus sec de France est un écrin de nature, de vie, qui dévoile un patrimoine secret que vous pouvez découvrir dans le respect et dans la sensibilisation. Cette nouvelle génération de parc met d’autant plus l’accent sur la protection des espèces maritimes avec la création de zones de non-prélèvement. Ici, plus de 4000 hectares de superficie sont 100% protégés, une aire vraiment conséquente qui permet ainsi de mettre en place un effet « réserve » sur différents points stratégiques. 

Ici, les poissons peuvent grandir en paix, loin des préoccupations de pêche, grandir en taille et évoluer en nombre pour ensuite s’exporter naturellement vers l’extérieur de la réserve. D’ailleurs, tous les efforts sont faits pour préserver au maximum les trésors végétaux sous-marins des Calanques : les posidonies. Ces herbiers sont de véritables pouponnières et sont globalement sur toute l’étendue du parc en très bon état de santé. Les posidonies sont présentes jusqu’à une profondeur d’environ 25 à 28 mètres, tant que le phénomène de photosynthèse est possible. Saviez-vous d’ailleurs que les profondeurs du parc national des Calanques abritent un bon nombre d’épaves ? La majorité de ces épaves sont dites étrangères à la ville, provenant donc d’autres ports, où les commandants n’étaient pas forcément, à l’époque, sensibilisés au pouvoir dévastateur du vent local : le mistral. Aux alentours des Calanques, il souffle quasiment 1 jour sur 2 et c’est d’ailleurs un véritable indicateur pour la bonne pratique de la plongée, justifiant alors d’une mer tantôt calme, tantôt très agitée.  Ainsi, bon nombre d’embarcations étrangères ont péri au fil des années, pensant pouvoir s’abriter d’une mer fortement houleuse en s’enfonçant vers les nombreuses îles des Calanques pour trouver refuge alors que leurs fonds marins sont en réalité très accidentés et particulièrement dangereux par mauvais temps. C’est ainsi que la plongée sur épave est une thématique particulièrement présente sur cette partie du littoral, jusqu’au parc national de Port-Cros notamment, alors parlons-en !

Plongee-epaves-Marseille

L’épave antique de Tiboulen de Maïre se situe à seulement quelques encablures de l’île du même nom au large de Marseille, juste en face des Goudes. Située à une profondeur de 51 mètres, cet ancien voilier de commerce antique a coulé entre 116 et 120 AP-JC (et oui ça fait un bail !). L’épave git dans la zone du bleue, qui englobe toute la zone à partir de 40 mètres de profondeur. Ce qui fut marquant aux alentours de l’épave, lors de sa découverte, c’était ces dizaines d’amphores cassées qui tapissaient le sol tout autour du site, comme si un troupeau d’éléphants était passé par là. Ce site sur épave, qui est véritablement un site archéologique (et oui, il a été fouillé pendant plus de 10 ans), a permis finalement de remonter une quarantaine d’amphores que vous pouvez dorénavant observer au très beau musée d’histoire de Marseille, en plein cœur du centre-ville. C’est d’ailleurs la meilleure option de visite pour comprendre la relation de symbiose qu’entretient la ville avec la mer Méditerranée depuis l’antiquité. C’est une excellente façon de comprendre les enjeux de cette dernière « vraie » formation rocheuse avant le Golfe du Lion. C’est à ce niveau que s’amorce ensuite un changement radical des paysages sous-marins et terrestres. L’histoire des Calanques est particulièrement intéressante pour analyser la variation qui s’opère sur le rivage pour l’observation des diverses espèces marines, qu’elles soient animales ou végétales sur la transition Marseille / Camargue et sur les enjeux commerciaux et culturels qui en découlent.

Les-epaves-Marseille

Passons désormais à l’épave véritablement incontournable pour l’expérience plongée qu’elle offre et pour son accessibilité. Laissons les poteries romaines de côté et passons à l’inégalable Liban. Situé sur le tombant de l’île Tiboulen de Maïre (décidément), et plus particulièrement aux deux îlots très pointus des Pharillons, ce grand paquebot en fer de 91 mètres de long, coulé le 7 juin 1903, s’étale sur une profondeur allant de 28 mètres à 36 mètres. Le paquebot, qui quittait Marseille à destination de la Corse, fut percuté par un autre bateau de passagers et a sombré très rapidement, laissant seulement le temps aux occupants de sortir de l’intérieur. C’est ainsi que se dessina un destin tragique pour pas moins de 100 personnes. Il s’agit là de la plus grande catastrophe maritime marseillaise en termes de pertes humaines. Sous l’eau, les années semblent évoluer différemment que sur la terre ferme. Depuis maintenant plus de 100 ans, l’épave du Liban continue de vivre grâce à une faune fixée particulièrement intéressante qui contribue à donner une dimension particulière à la carcasse métallique du paquebot mais qui accélère tout, même sa corrosion. Pour cela, il est très important aux plongeurs de respecter les lieux et de ne surtout pas toucher à la structure, ne pas ramasser d’élément ou bien tout simplement d’adopter des gestes de prévention comme palmer doucement pour éviter de soulever des sédiments. D’ailleurs, nous sommes plusieurs chez Subocea à fournir aux scientifiques étudiant l’épave un relevé relatif à l’état de la carcasse, afin qu’un suivi attentif soit fourni sur sa conservation et ses éventuelles dégradations. En ce qui concerne l’expérience plongée à vivre sur place, elle est vraiment incroyable : les superstructures sont exceptionnement bien conservées, le pont en bois est toujours visible même s’il a glissé depuis plus de cent ans, deux mats de section plutôt imposants sont posés sur le sable. L’extérieur du Liban est un véritable paradis de gorgones de toutes les couleurs (la gorgone rouge et la gorgone caméléon notamment) où de nombreuses espèces de poissons évoluent. C’est aussi l’endroit idéal pour espérer croiser un peu plus loin dans le bleu des espèces de pleine eau comme les bonites ou encore les thons qui profitent ici de la présence plutôt abondante de sardines et de maquereaux. Sont également présentes, recluses dans l’épave, des espèces telles que la murène, la rascasse, le poulpe ou encore le congre, la mostelle ou encore le Saint-Pierre. 

Observer-merou-Marseille

Les nombreuses cavités du Liban, ou du Dalton, une autre épave à l’opposé de l’île Maïre, sont un terrain propice pour observer la star du littoral méditerranéen : le mérou. Les épaves regorgent de cavités et de failles où ils adorent se cacher, de même que dans les cavités rocheuses naturelles où il est commun de les observer dans nos parcs nationaux du sud de la France. Pour cela, il vous sera particulièrement utile de vous équiper de lampes afin d’explorer en profondeur (tout en restant prudent) les coins sombres et quelque peu frissonnants des monstres métalliques. En ce qui concerne le mérou, sachez qu’il lui faut environ 15 ans pour qu’il atteigne la taille de 80cm, avant qu’il entame sa transformation en tant que mâle. Les grands spécimens que vous pourrez apercevoir sont ceux vers qui tous les efforts du parc national des Calanques sont déployés. C’est au travers d’une population adulte et en bonne santé que se joue l’avenir de l’espèce. Au plus les grands mérous sont protégés, au plus un grand mâle pourra être entouré d’une cour de femelles, composée de 5 à 10 poissons, voire plus. On dit d’ailleurs ici « quand le mérou va, tout va », car la présence de cette espèce, en haut de la chaîne alimentaire locale, donc piscivore, témoigne de la bonne santé des eaux qu’il fréquente. Lors de votre plongée dans les Calanques, vous pourriez aussi avoir la chance de tomber sur quelques juvéniles qui, eux, apprécient la vie en petits groupes. Ils se trouvent à des profondeurs moins élevées que les spécimens adultes et peuvent ainsi être rencontrés sur des profondeurs allant de 0 à 15 mètres. Autant vous dire qu’en fonction de votre lieu de plongée, vous pourriez très bien observer des jeunes mérous en snorkelling ! 

Les-dauphins-Mediterranee

Outre l’aspect épave que peuvent revêtir les Calanques de Marseille (et de Cassis ne l’oublions pas), la diversité de la faune est sans doute la première motivation qui vous poussera à aller faire des bulles sous le soleil de la cité phocéenne. D’ailleurs, soyez attentifs et ouvrez bien l’œil lorsque vous naviguez au large du parc national, il est tout à fait possible d’observer dans le sillage d’un bateau, un dauphin qui passerait par là et qui jouerait dans les vagues. Les observations de cétacés sont régulièrement rapportées tout au long de l’année et ce, grâce à la zone Pélagos, qui commence ici pour sa pointe occidentale et qui forme un triangle jusqu’à l’est, en Italie à Fosso Chiarone, pour s’étirer jusqu’à l’extrême sud de la Corse / nord de la Sardaigne. Cette zone de protection et de préservation des cétacés de Méditerranée permet de garder à l’œil et d’étudier les modes de vie du dauphin commun, du dauphin bleu et blanc ou encore du Grand dauphin, du dauphin de Risso, du globicéphale noir ainsi que du cachalot ou encore du rorqual commun (et oui ça en fait !).

Les-Calanques-de-Marseille-en-ete

Entre mer, terre et ciel, les Calanques sont donc autant de diversités paysagères que de refuges pour les espèces animales terrestres, maritimes et aériennes. Les pics rocheux qui s’enfoncent dans la mer se découvrent de façon pédestre pour le côté vertical et vertigineux qui s’émane lors de leur ascension mais pour une vision globale sur des énormes rochers granitiques dans toute leur splendeur, nous ne saurons que vous conseiller d’opter pour une approche maritime. Rendez-vous sur notre page spéciale Marseille afin de découvrir tous les séjours et sorties plongées que nous proposons au parc national des Calanques.