Les Galapagos, sanctuaire de la biodiversité

Il s’agit sans nul doute de l’une des destinations insulaires les plus populaires de toute l’Amérique du Sud : les îles Galapagos. Cet archipel du Pacifique est une province de l’Équateur dont le vaste territoire est composé de pas moins de 96% de réserve

Publié le 10/11/2020

Il s’agit sans nul doute de l’une des destinations insulaires les plus populaires de toute l’Amérique du Sud : les îles Galapagos. Cet archipel du Pacifique est une province de l’Équateur dont le vaste territoire est composé de pas moins de 96% de réserve naturelle. On le devine donc, les Galapagos représentent avant tout une immersion quasi 100% nature, que ce soit sur le plan animalier ou végétal, ainsi que la chance de côtoyer des écosystèmes uniques car ici, une forte concentration d’espèces endémiques est à observer. 

 

 

Par leur éloignement du continent et les ressources alimentaires présentent sur terre et sous les eaux, les animaux ont évolué ici à leur façon à travers les âges et présentent, à eux-seuls, une raison de se déplacer jusqu’à l’archipel pour peu que l’on soit un amoureux de la nature sauvage et quasi-primaire. 
La plupart des séjours aux Galapagos débutent sur l’île de Santa Cruz, à 1100km à l’ouest de la terre ferme. Les groupes de visites sont limités à un petit nombre de personnes, il s’agit là d’une volonté du gouvernement qui permet de limiter l’effet de tourisme du masse tout en permettant aux visiteurs de profiter pleinement des trésors naturels que dévoile l’archipel. Grâce à une présence humaine minime et respectueuses, la faune des Galapagos a développé un sentiment de confiance envers les Hommes. Vous le remarquerez, ici la cohabitation entre animaux et humains se fait en quasi-symbiose. Ils partagent le même territoire et sont habitués à vivre ensemble. 

 

Otaries des Galapagos sur un rocher

 

Ce paradis insulaire a été déclaré en 1959 comme Parc National protégé, les visiteurs ne peuvent accéder aux îles que par des voies déterminées et les visites sont organisées par des guides experts. D’ailleurs, saviez-vous que Charles Darwin a été en quelques sortes l’un des premiers voyageurs à découvrir le chapelet d’îles ? Il y a accosté en 1835 dans le cadre d’un tour du monde à la voile. Autrefois, il ne pouvait pas encore se douter que l’archipel deviendrait l’un de ses plus importants objets d’étude car ici, il est parvenu à une conclusion décisive concernant sa théorie de l’évolution. A l’origine, les îles étaient pauvres et inhabitées mais quelques oiseaux auraient surmonté les 1100km de distance depuis les côtes de l’Équateur pour un véritable vol long-courrier. D’autres espèces et particulièrement des reptiles auraient elles aussi tenté l’aventure comme des tortues, dont le corps flotte naturellement, ou encore des iguanes


Prenons donc le temps de nous attarder plus longuement sur la magnifique faune qu’il vous serait possible de rencontrer lors d’un voyage aux Galapagos.

La tortue géante des Galapagos

La tortue géante des Galapagos

On commence notre première découverte en prenant la direction des hauts plateaux de Santa-Cruz. Ici, les visiteurs ont la chance d’approcher de près l’animal le plus emblématique de tout l’archipel :  La tortue géante des Galapagos, et cela en toute liberté. Ces tortues massives peuvent peser jusqu’à 350kg et atteindre un âge record de 200 ans. C’est la seule espèce terrestre qui décroche ce record en termes de longévité, le record sous-marin étant quant à lui le plus souvent attribué aux requins du Groenland, qui, selon plusieurs études scientifiques, pourraient vivre jusqu’à 400 ans ! 
Revenons aux tortues géantes avec une anecdote : Ce sont elles qui sont à l’origine du nom donné à l’archipel car, à la base, le terme espagnol « Galapago » signifie la « selle », et fait référence à la forme de leur carapace. Ce sont 15 sous-espèces de tortues géantes qui ont été dénombrées aux Galapagos et la majorité d’entre-elles atteignent leur taille maximale vers l’âge de 40 ans. L’ensemble de cette famille passe une grande partie de son temps dans les mares de boue (ce qui explique leur apparence souvent poussiéreuse), fréquentes dans la région, afin de réguler leur chaleur corporelle car, rappelons-le, les tortues sont des animaux à sang froid et il leur faut œuvrer pour maintenir une température stable de leur métabolisme. 
Aujourd’hui, les tortues géantes sont hautement protégées et font partie du patrimoine vivant des Galapagos comme le témoignent les nombreuses actions du centre Darwin. Elles ne possèdent plus de prédateurs et sont environ 30 000 réparties sur tout l’archipel. 

L’iguane marin des Galapagos

L’iguane marin des Galapagos

Ce reptile à l’allure préhistorique se compte par centaines sur certaines plages de l’archipel. Comme toutes les espèces de notre liste (ou presque), l’iguane marin est endémique aux îles Galapagos et on ne le retrouve nul par ailleurs dans le monde. Cet animal semble comme issu de la roche volcanique noire sur laquelle il apprécie se reposer afin d’emmagasiner les rayons du soleil. Cette créature aux allures de dragon est l’illustration parfaite du pouvoir de l’évolution sur ces îles. Il y a fort longtemps, des iguanes habitant le continent ont dû se faire emporter sur des radeaux de végétation et dériver le long des côtes, sur ces centaines de kilomètres sur l’océan, ayant peut-être terminé leur périple à la nage avant d’arriver aux Galapagos. D’autres animaux n’auraient pas survécu à un périple aussi éprouvant mais l’iguane est une créature robuste, sa peau relativement imperméable le protège de l’eau salée et du soleil de plomb et il est également capable de survivre deux semaines sans nourriture. Mais cela n’est rien comparé à la formidable capacité d’adaptation dont il a fait preuve. La sélection naturelle a contraint le reptile à affronter l’océan. L’iguane marin est à ce jour le seul lézard qui va chercher sa nourriture en mer. Il s’est lancé dans ces eaux froides pour profiter de l’abondance en algues, sa principale alimentation. Pour cela l’iguane marin a évolué de façon à pouvoir plonger jusqu’à 15m et à retenir son souffle pendant près d’une quinzaine de minutes ! Ses griffes ont également évolué et se sont acérées afin de lui permettre de s’agripper aux rochers glissants. 

L’otarie des Galapagos

L’otarie des Galapagos

On prend la direction de la petite île de Chinese Hat, le « château chinois », pour une rencontre très attendue avec les lions de mer, aussi nommés plus communément en France l’otarie. C’est sans doute l’une des plus belles rencontres que vous ferez aux Galapagos, en tout cas en termes d’échanges et de complicité. Elles sont observables aussi bien au niveau terrestre que sous l’eau, et c’est dans ce dernier élément que vous aurez le plus de chance de partager un moment précieux en leur compagnie. Sous l’eau, l’otarie prend des airs de petit chiot tant son comportement jovial et curieux se retrouve exacerbé. C’est un animal extrêmement joueur, très taquin et la différence entre son comportement terrestre et sous-marin est assez saisissant. C’est parce que l’otarie est beaucoup plus à l’aise dans l’eau qu’elle se laissera approcher et viendra volontiers à la rencontre des plongeurs. D’ailleurs, c’est dans des profondeurs assez minimes, généralement 4 mètres, que les rencontres s’effectuent et qu’elle se sent totalement en confiance pour effectuer ses tours d’acrobaties et ses facéties. 
L’otarie fait donc partie de ces quelques rares animaux sauvages avec qui il est possible d’avoir une véritable interaction dans son milieu naturel. Une rencontre qui peut d’ailleurs avoir lieu en plongée mais aussi en snorkeling du moment que l’on s’équipe d’une petite combinaison… 

Le fou à pied bleu

Le fou à pied bleu

En voilà un drôle de personnage… Ses pattes colorées d’un bleu vif sont un véritable aimant… à femelles ! Cet oiseau singulier habite l’archipel des Galapagos et l’on dénombre à ce jour environ 20 000 « couples » reproducteurs sur l’ensemble du territoire. Ils y vivent de façon permanente et chez eux, la saison des amours dure pratiquement toute l’année ! Ce qui est intéressant avec cette espèce marine, c’est qu’elle installe son nid à même le sol et que, ainsi, son observation est relativement facile. A première vue, les fous à pied bleu ont cette allure comique d’oiseau marin éprouvant quelques difficultés (voir même beaucoup) à se déplacer avec agilité sur la terre ferme. Ainsi, on les considère comme maladroit, d’où leur appellation anglaise « Boobie », dérivant de l’espagnol « bobo », signifiant « idiot » ou « clown » ! 
La saison des reproductions étant continue, il est aisé d’observer les techniques de charme des individus mâles. Primo, ils s’attardent longuement à exhiber leur pattes bleues, les montant tour à tour vers leur poitrine, gauche, droite. Et oui, chez cet oiseau, la patte est un véritable outil de séduction ! Secundo, ils inclinent la tête à la verticale plusieurs fois. Tertio, font un cadeau et enfin montrent de nouveau leurs jolies pattes. Si le mâle est au goût de la femelle, ils se mettent alors tous deux à débuter une danse nuptiale, bougeant de façon quasi-synchronisée leurs pattes, leurs ailes et leurs têtes. 
Attention, vie de couple ne veut pas forcément dire fidélité chez le fou à pied bleu. La femelle peut avoir plusieurs prétendants en même temps, elle va d’ailleurs voir ailleurs dès que le mâle a les plumes tournées. Sans rancune, cela fait partie du jeu…
Autre petit funfact à son propos : les nids étant directement installés sur le sol et ses pattes étant assez larges, il les utilise également pour créer un semblant de couvercle qui servira à tenir les œufs au chaud. 

Le crabe rouge des Galapagos

Le crabe rouge des Galapagos

Nous terminons ce petit tour d’horizon des espèces emblématiques des Galapagos avec les fameux crabes rouges que l’on peut apercevoir sur l’ensemble des îles et dont la couleur rouge pourpre tranche nettement avec les décors volcaniques du bord de mer. Ce sont d’ailleurs les individus adultes qui revêtissent des couleurs réellement prononcées, les jeunes crabes sont eux d’une couleur terne, leur permettant ainsi de passer plus inaperçu aux yeux de leurs prédateurs. Le crabe, aussi appelé « Sally-pied-léger » est en réalité présent sur une bonne majorité du littoral Pacifique de l’Amérique du Sud mais c’est au Galapagos qu’on le compte en si grand nombre et que l’on trouve les représentants de l’espèce les plus rouges et dont la couleur bleue sous la carapace est la plus saisissante. On l’aperçoit souvent en compagnie des iguanes marins avec qui il partage le même habitat. On dit même que le crabe rouge joue un rôle de régulation des déchets organiques sur tout le littoral des Galapagos et qu’il n’est pas rare de l’observer sur le dos d’un iguane, le déparasitant ainsi des peaux mortes et des petits organismes se développant entre les plaques de peau comme les tiques marines. 
Ce crabe de taille relativement petite (jusqu’à 6cm) et caractérisé par une coquille relativement comprimée, ce qui lui permet de se faufiler dans les failles les plus réduites pour se protéger. Il a fait l’objet de quelques études de la part de Charles Darwin lors de son arrivée sur l’archipel des Galapagos. Il y observa que les Sally-pied-léger ont un temps de réaction extrêmement rapide, les rendant quasiment impossible à attraper.  Cette espèce est relativement remarquable et semble comme anticiper les mouvements et la direction empruntés par ses prédateurs…

 

Alors, convaincu ? Les îles Galapagos constituent un creuset de biodiversité unique dont l’évolution est intimement liée au croisement de 3 courants marins. Dans cette mosaïque d’écosystèmes vivent aussi bien des espèces tropicales du Pacifique que des animaux habitués aux eaux froides de latitudes plus hautes. Un voyage aux Galapagos vous promet des moments inoubliables au plus proche d’une nature sauvage et préservée comme il est rare de l’observer aujourd’hui. Ici, vous vous sentez tout petit devant un écosystème unique et en marge de ce que l’on peut observer sur d’autres régions du monde. Une aventure hors des sentiers battus et véritablement unique que vous pourriez avoir la chance de découvrir lors d’une croisière exceptionnelle au printemps 2022.