Un séjour sur la Costa Brava, plongée aux îles Medes

En route vers des vacances d’été assurément réussies !

Publié le 09/06/2020

La localité de l’Estartit est située en plein cœur de la Costa Brava, à seulement 80km de Perpignan au nord et 150km de Barcelone au sud. La ville bénéficie d’une position stratégique, à seulement quelques centaines de mètres des belles îles Medes au large de ses côtes. L’archipel, constitué de 7 petits îles et îlots, a été déclaré la meilleure réserve marine de la Méditerranée occidentale pour son exceptionnelle faune et flore. De quoi donner envie non ? 

Avec un climat doux et chaud dès le début du printemps, et ce jusqu’au début de l’automne, il s’agit d’une destination idéale pour plonger régulièrement au plus près de la France mais pas que... L’idéal étant d’alterner les plongées avec la découverte terrestre des petits trésors naturels que vous réservent les alentours d’Estartit. Vous ne le savez peut-être pas mais le parc naturel de Ter Vell fait face aux îles Medes depuis la plage isolée et pleine de quiétude de la Platera. 

Ter Vell fait partie du vaste parc naturel du Montgri, qui englobe également la réserve des îles Medes. La plage de la platera est située à l’embouchure du fleuve Ter et se présente comme une longue étendue de sable fin dans un milieu naturel formé par des lacs peu profonds et des dunes. Cette réserve est caractéristique des milieux humides de la région et représente une forme de découverte hors des sentiers battus qui tranche nettement avec l’image que l’on se fait de la Costa Brava. Cet ensemble de lagunes, qui représente une superficie de 23 hectares, est surtout renommé en tant que point d’arrêt pour les oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique. Cette zone humide est toute désignée pour servir de refuge temporaire mais aussi de garde-manger après un long et périlleux voyage. La star inconditionnée des lieux est le Martin pêcheur ! Ce petit oiseau prédateur attire bon nombre de randonneurs mais aussi de photographes qui se ruent dans les petites cabanes d’observation afin de capturer le meilleur cliché du fameux « effet Tyndall » ! Ce dernier repose sur le bleu extraordinaire des ailes du Martin pêcheur, dont les plumes réfléchissent la lumière d’une façon très particulière, créant ainsi des teintes complétement irisées et surréalistes lors de son vol. 

Et les îles Medes dans tout ça ? 

Intéressons-nous désormais à la partie immergée du parc naturel du Montgri. Les îles Medes sont situées à tout juste 900 mètres du rivage d’Estartit et sont protégées depuis plus de 20 ans. Comme nous le disions, il s’agit d’un regroupement d’îles couvrant plus de 21 hectares de terres assez arides dont la plus grande île est nommée « Meda Gran ». Celle-ci était habitée par quelques résidents jusqu’à 1934 et était, il y a plusieurs siècles, le repère de pirates comme bon nombre d’archipels en Méditerranée. Aujourd’hui, la seule construction humaine que l’on peut observer aux îles Medes est le phare qui domine Meda Gran, et qui sert dorénavant de nichoir aux nombreux oiseaux qui ont élu domicile sur l’île. 

Meda Gran se découvre aussi bien en randonnée que sous l’eau et c’est à cette option là que nous allons nous intéresser ! Sachez qu’il n’y a pas moins de 10 sites de plongée autour de Meda Gran et de Meda Petita, la seconde « vraie » île. Vous avez ainsi la certitude de ne pas être collés les uns aux autres lors de votre plongée, voilà déjà une bonne nouvelle ! 

L’autre bonne nouvelle est que chacun de ces sites possède plus ou moins une singularité qui donnera à vos plongées un caractère différent. Chez Subocea, notre spot préféré est celui des Ferrannelles ! C’est sans doute la plongée la plus facile qui s’adapte à tous les niveaux en longeant une pente rocheuse peu profonde jusqu’à un petit récif corallien. Pour les plongeurs plus expérimentés et à la recherche du spectaculaire, il est possible de s’enfoncer plus profondément pour découvrir d’autres récifs sur fonds sablonneux. 

Ensuite on prend la direction de nos seconds spots de plongée coup de cœur, Dofi nord et Dofi sud ! Ce sont des immanquables et sans doute ceux les plus médiatisés à Estartit avec la fameuse sculpture de dauphin qui délimite l’accès aux sites (vous comprenez donc d’où provient le nom de Dofi !). L’attrait majeur de ces sites réside dans leurs topographies : un enchainement de tunnels et de cavités calcaires qui permettent de profiter de magnifiques jeux de lumières et de contre-jour. L’ambiance est particulière et peut paraitre impressionnante lorsque l’on vogue entre toutes ces cavités mais la beauté des lieux est des plus saisissantes ! Au passage, vous rencontrerez sans nul doute une faune et une flore typique des tombants rocheux : les castagnoles, les barbiers, les rascasses, les mostelles, parfois un congre ou encore une murène. Niveau flore, vous êtes dans la zone des îles Medes qui possède la plus forte concentration en corail rouge alors ouvrez grands les yeux et attention aux coups de palmes !

On termine ce classement de nos trois spots de plongée préférés avec Salpaxot ! Il s’agit là d’un site encore différent qui est situé au nord de la Meda Gran, à l’abris des vents qui touchent la côte sud. On aime ce lieu par sa faible profondeur qui abrite un important herbier de posidonies qui arrive à capter la lumière du soleil. On y trouve quelques rares grandes nacres, qui sont aujourd’hui menacées d’extinction ainsi que de nombreux poissons de Méditerranée. Depuis Salpaxot, en regardant dans le bleu au loin et en comptant sur le facteur chance, il est également possible d’apercevoir en saison quelques thons ainsi qu’un poisson lune ! D’ailleurs, arrêtons-nous plus longuement sur les espèces qui gravitent autour des îles Medes !

Bien sûr, il y a le mérou brun mais aussi le mérou royal qui engendrent à eux seuls la quasi-totalité des visiteurs du parc maritime. Cependant, ils ne sont pas les seuls à créer l’attraction et d’autres espèces tout aussi remarquables sont observables aux alentours des îles.
Les raies aigles sont, elles aussi, de véritables stars de la région ! D’ailleurs, sachez qu’il n’est pas fréquent de les observer avec un si bon taux de probabilité dans toute la Méditerranée, voilà un autre bon point ! Le plus fréquemment, les apparitions des raies aigles ont lieu à proximité du site des Ferrannelles. Les raies n’étant pas statiques, il est bien entendu possible de les croiser sur d’autres localités des îles Medes. La plupart des observations ont donc lieu à bonne profondeur, à au moins 30 mètres car la raie apprécie les environnements de pleine eau afin d’étaler toute sa beauté. 

Du long de son bon mètre d’envergure et de ses ondulations semblables aux battements des ailes d’un oiseau, on comprend pourquoi elle est considérée ici comme une déesse des mers. Cependant, attention car qui s’y frotte s’y pique ! Bien qu’il n’y ait aucun risque lors d’une plongée, il est toujours bon de se rappeler que la gracieuse queue de la raie aigle, semblable à un long filament, est en réalité ornée d’un à deux aiguillons venimeux ! 

Vous vous doutez bien que d’autres espèces vous attendent. Toujours dans les bonnes profondeurs, vous pourriez avoir la chance de tomber sur un petit banc de sérioles, de proches cousins des thons. Ces (très) grands poissons dont la taille peut atteindre les deux mètres est facilement reconnaissable grâce à son allure allongée, son corps entièrement métallisé, son dos plus bombé que le ventre et la bande sombre caractéristique qui lui traverse l’œil. Toujours dans le même environnement, il n’est pas rare d’observer la dite sériole prendre en chasse d’importants bancs de maquereaux espagnols, plus grands que le maquereau commun, et dont la livrée zébrée sur le dos s’estompe au niveau des yeux. C’est un réel spectacle de la nature que nous vous souhaitons de pouvoir observer !

Les différents sites de plongée autour d’Estartit regorgent d’autres poissons que vous pourriez croiser sans aucun doute durant vos sessions plongée. Tout d’abord, il y a la dorade royale, les bancs de barracudas à bouche jaune, les sars tambours les sars à museaux pointus, les saupes, les serrans chèvres et une multitude de représentants de la famille des labres : le labre merle, le labre vert, la coquette, le cténolabre, le crénilabre mais aussi les sublets, les girelles et pour finir la splendide girelle-paon ! 

En prenant le temps de vous approcher des rochers et des failles, vous pourriez aussi faire connaissance avec une faune plus confidentielle et qui excelle dans le camouflage. On vous parle bien sûr des gobies et blennies qui jonchent littéralement toutes les surfaces de ce bout de Méditerranée exceptionnellement bien conservée. Vous pouvez y observer des tryptérygions jaunes ou rouges, le très beau gobie léopard maculé de petits tâches noires, le gobie à tête jaune ou encore la blennie de roux. Les anfractuosités sont également les lieux les plus adaptés pour observer la langouste européenne, la surprenante cigale de mer ou encore le grand bernard l’hermite. 

Les étoiles de mer, les gorgones rouges et blanches, les nacres épineuses, le corail rouge, l’alcyon mais aussi de nombreuses espèces d’anémones et des éponges aux formes et aux couleurs toujours plus démentes les unes que les autres sont également fixées autour de ces anfractuosités. Enfin sachez que les sites des îles Medes sont réputés pour leurs incroyables concentrations en nudibranches, en étant bien attentif, vous pourrez contempler toute une panoplie de doris : la doris tricolore, cantabrique, fauve, la doris dalmatien mais encore bien d’autres formes de nudis comme la tritonia rayée, l’hervia ou la flabelline mauve !

Ce petit tour d’horizon des îles Medes touche à sa fin et nous espérons qu’il vous a permis de faire plus ample connaissance avec la faune et la flore exceptionnelle qui a élu domicile dans ces eaux qu’on pourrait qualifier de sanctuaire de la Costa Brava. À seulement quelques kilomètres de la frontière française, il s’agit d’un des sites les plus attractifs pour les amateurs de plongée de toute l’Espagne continentale. N’hésitez pas à aller y faire un tour durant la période estivale, vous allez adorer, c’est promis !

Crédits photos : @Sandrine_Ruitton,@Poisson_Flotté