Appelé aussi cheval de mer, l’hippocampe appartient à la famille des Syngnathidae. Comme souvent en biologie marine, le nom commun ne se réfère pas une espèce en particulier mais en englobe plusieurs. Dans le cas de l’hippocampe, pas moins d’une cinquantaine. Ce qui fait que selon l’espèce, la taille de ce vertébré variera considérablement. Par exemple les hippocampes dits nains (hippocampe denise ou hippocampe pygmée rose) ont une taille qui se mesure en millimètres (de 16 à 24 mm en moyenne). À l’autre bout de l’échelle, l’hippocampe géant du Pacifique (Hippocampus Inges) peut atteindre, lui, les 35 cm. Petit ou géant, ce poisson, sans écailles mais au corps recouvert de plaques osseuses, est dépourvu de nageoires ventrales et caudales. Il se déplace verticalement dans l’eau à l’aide de sa nageoire dorsale et se dirige grâce à ses nageoires pectorales.
Une tête et un cou arqué comme celui du cheval, une bouche de forme tubulaire avec un museau plus ou moins court et une queue, préhensible, généralement roulée vers l’avant. Impossible de confondre l’hippocampe avec un autre poisson. Le plus dur n’est donc pas de le reconnaître ou de le distinguer d’une autre espèce, mais de le repérer. Car l’animal est un expert pour se fondre dans le milieu dans lequel il évolue. Ainsi, découvrir un spécimen n’est pas chose aisée. Patience et un grand sens de l’observation sont requis ! Une fois repéré, l’observation de sa couronne permettra de renseigner à quelle espèce appartient tel ou tel individu. Par exemple, l’hippocampe moucheté présente des filaments dermiques sur son dos et corps, alors que l’hippocampe pygmée possède, lui, des excroissances bulbeuses proéminentes.
L’hippocampe se retrouve essentiellement dans les eaux peu profondes qu’il affectionne. Certains spécimens préfèrent les herbiers de posidonies, d’autres les éponges, d’autres encore des gorgones bien spécifiques. À titre d’exemple, l’hippocampe pygmée rose (Hippocampus Bargibanti), très convoité des photographes sous-marins, s’observe uniquement dans des gorgones de type Muricella Plectana et Muricella Paraplectana, aux branches desquelles il s’accroche grâce à sa queue préhensible.
L’hippocampe est présent dans toutes les eaux tempérées et tropicales. Les plongeurs peuvent donc rencontrer ce remarquable poisson sur une grande variété de destinations. Plus précisément, l’hippocampe à long nez (Hippocampus Reidi) vit dans la mer des Caraïbes et dans l’Atlantique Ouest (Mexique, Bahamas, Cuba,…). Quant à l’hippocampe moucheté et à l’hippocampe à museau court, ils s’observent tous deux sur les bords de la Méditerranée et dans le bassin d’Arcachon. Enfin, la zone Indo-Pacifique (Indonésie, Philippines) est à privilégier pour admirer les différentes espèces d’hippocampes nains. Quel que soit son habitat (lire par ailleurs), trouver un hippocampe, demande de la patience. Car en plus de sa petite taille, voire de sa taille microscopique, l’animal est, comme souligné précédemment, un as du camouflage et se déplace peu. Bien souvent, un guide local compétent saura où prospecter pour le débusquer.
Dans la famille des hippocampes, c’est monsieur, et non madame comme c’est le cas pour un grand nombre d’espèces, qui s’occupe de la gestation de sa descendance. Au préalable, la femelle cheval de mer aura enlacé son conjoint pour se rapprocher de sa poche ventrale (appelée marsupium) afin d’y pondre ses œufs, jusqu’à près de 2 000 exemplaires. Une fois fécondés, l’incubation des œufs dans le marsupium va durer environ un mois.
Dépourvu de dents, l’hippocampe se sert de sa bouche tubulaire pour s’alimenter. Il s’en sert tel un aspirateur pour capturer ses proies. Parmi elles, il affectionne particulièrement les petits crustacés.