5 espèces de Labres

On les aime et on prend plaisir à les voir évoluer au-dessus du récif. Les labres constituent l’une des plus grandes familles de poisson marin au monde.

Publié le 17/05/2021

Oui oui, et plus exactement la seconde plus grande famille (et la troisième si on prend en compte les poissons d’eau douce et plus généralement l’ordre des « perciformes », aka, les poissons vertébrés). Avec plus de 500 espèces distinctes, on en rencontre quasiment à travers toutes les mers et les océans.

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Nous avons sélectionné pour vous 5 espèces distinctes qui se démarquent de la majorité des labres pour leur forme, leur couleur, leur taille ou encore leur comportement unique. Allez, on plonge !  

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1 - Le labre nettoyeur

Il y a des poissons comme ça qui se sentent une âme à servir les autres. Le labre nettoyeur, avec ses rayures bleues et noires, sa silhouette légèrement tordue et sa nage un peu boiteuse n’est absolument pas du genre à se pavaner ! Sur le récif, tout le monde compte sur lui mais les hommes aussi ! Saviez-vous que le labre nettoyeur est le premier poisson au monde à avoir réussi le test du miroir ? 

Les scientifiques, qui ne sont jamais à court d’idée pour tester l’intelligence des animaux, ont donc ajouté récemment, en 2019, cette espèce de labre comme étant capable de se reconnaitre dans un miroir. Ce test, mis en place dans les années 70, vise ainsi à étudier le comportement de différentes espèces afin de comprendre si elles ont conscience elles-mêmes de leur propre existence et de leur apparence. Les autres espèces du règne animal (elles sont assez rares) qui ont réussi à passer ce test haut la main ne sont autre que l’éléphant d’Asie, le dauphin, le cochon, la pie et bien sûr quelques primates comme le chimpanzé ou le gorille. Revenons à l’eau avec un zoom plus spécifique sur ce petit poisson. La murène fait partie de ses clientes régulières, elle lui rend visite quasiment chaque matin, suivie par une raie pastenague à points bleues et quelques gros poissons récifaux comme le baliste titan. Car oui, il y a la queue pour passer sur la station de nettoyage des labres ! Le déparasitage peut durer de quelques secondes à quelques minutes en fonction de la taille des clients. En vérité, le service de nettoyage repose sur un système de troc équitable : nettoyage contre nourriture. Autre fait intéressant : le nettoyage peut prendre fin d’une minute à l’autre si le labre observe un nouveau client qui passerait par là. En effet, il ira alors rendre visite au nouveau poisson et lui procurera ses services afin de lui faire comprendre qu’il est le bienvenu et qu’il est invité à repasser dès que l’envie lui prendra ! En résumé : un extraordinaire sens des affaires !

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2 - Le poisson Napoléon

200 kg ! Vous ne rêvez pas, c’est le poids que peuvent atteindre les plus gros spécimens de Napoléons. C’est le poisson de tous les superlatifs avec ses deux mètres de long à l’âge adulte, le classant en tête du podium niveau des plus grands poissons de récif avec les mérous, certains poissons perroquets comme celui à bosse ou encore la murène javanaise. Le Napoléon fait partie de ces espèces qui font rêver, plus d’un plongeur l’a inscrit sur sa bucket-list et quel plaisir : un instant d’une grande complicité avec une espèce appartenant pourtant à une famille de poissons ultra dynamiques et plutôt craintifs. D’abord méfiant vis-à-vis des hommes, le Napoléon peut devenir rapidement curieux ; on le voit ainsi s’approcher à seulement quelques centimètres des plongeurs pour une rencontre des plus impressionnantes. Outre la taille considérable que peut atteindre ce magnifique poisson, il sait se démarquer également par sa bosse frontale assez proéminente qui se développe au fil des années et ses lèvres charnues. Les mâles sont dotés d’une bosse très bombée qui rend le dimorphisme sexuel plutôt aisé à identifier chez les adultes. Le Napoléon atteint d’ailleurs sa maturité sexuelle lorsqu’il mesure environ 50cm, il né femelle puis devient ensuite mâle au bout de quelques années, généralement vers l’âge de 9 ans. On dit alors qu’il s’agit d’une espèce bénéficiant d’hermaphrodisme protogyne. En ce qui concerne la possibilité de l’observer, vous pourrez rencontrer généralement les spécimens adultes sur les pentes et les tombants externes de la mer Rouge à l’océan Pacifique-ouest, en passant par les myriades d’îles de l’océan Indien. Les juvéniles s’observent quant à eux plus facilement dans les coraux branchus des lagons. 

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3 - Le labre oiseau

Le Gomphosus, plus généralement appelé « labre oiseau » mais aussi « labre prince », fait partie de ces poissons de récifs que l’on retient facilement grâce à son apparence hors du commun. Il a une forme allongée avec un museau long et étroit terminé par une petite bouche. C’est le seul représentant de la famille des labres à être doté d’un appendice buccal si profilé ce qui le rend aisément identifiable lors de vos plongées. D’une taille pouvant atteindre 30cm à l’âge adulte, il fait partie des labres moyens et peut se rencontrer sur toute la superficie de l’océan Indien, où il évolue la plupart du temps en solitaire mais également en petits groupes, juste au-dessus des fonds rocheux et coralliens. C’est d’ailleurs dans les coraux qu’il déniche ses petites proies, son long nez lui permet de chasser des proies cachées dans le branchage des coraux et dans les petites anfractuosités. En l’observant, vous comprendrez pourquoi il porte cette appellation faisant écho à nos volatiles : sa nage caractéristique ondulante par battement des nageoires pectorales fait penser à un oiseau prenant son envol, un spectacle plutôt surprenant et virevoltant ! Comme la plupart des labres, cette espèce opère un changement de sexe avec l’âge pour répondre aux enjeux de reproduction et de viabilité de l’espèce. La femelle, qui se présente sous une coloration plutôt claire, avec une dominante grise, pourpre et jaune, va opérer un changement radical de coloration en devenant bleu et vert lors de sa transformation finale en mâle, avec une tâche jaune à côté de la nageoire pectorale. Une robe qui vous fera peut-être penser à une coloration d’un poisson perroquet, vous ne trouvez pas ?  Les merveilles de la nature !

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4 - La girelle

Alors là on passe au B.a.-Ba de la plongée méditerranéenne mais aussi du snorkeling. A peine met-on les pieds dans l’eau en Méditerranée qu’il est possible d’y observer bon nombre de représentants de la famille des labres. L’espèce à laquelle nous allons nous intéresser n’est autre que la girelle, scientifiquement nommée « Coris Julis » qui vit près de nos côtes, sur les fonds rocheux, dans les prairies et les herbiers de posidonie. Ce poisson, essentiellement diurne comme tous les autres labres, passe ses journées à brouter les fonds marins à la recherche de minuscules crustacés pouvant être ingérés par sa petite bouche. Fait intéressant, la girelle ne possède pas d’estomac, ainsi, elle broie et mâche finement ses proies tout au long de la journée. Elle s’enfouit très souvent dans le sable la nuit afin de se protéger des prédateurs qui deviennent beaucoup plus actifs à ce moment-là. Il peut également lui arriver de s’enfouir en pleine journée mais cela est relativement plus rare, sa vitesse de nage lui permettant le plus souvent d’échapper facilement aux prédateurs moins rapides. Le mode de vie et le comportement de la girelle commune est particulièrement intéressant. Ce poisson peut être observé en petits groupes éparses jusqu’à ce que chaque individu atteigne environ une quinzaine de centimètres. Les mâles adultes peuvent alors vivre avec plusieurs femelles, organisées sous une hiérarchie de femelles reproductrices et de juvéniles, ou bien en solitaire dans des profondeurs plus importantes. 

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Pour les différencier, voici quelques méthodes d’observation qui ont bien fait leur preuve : 

  • La girelle femelle est la plus petite en taille. Elle mesure généralement de 7 à 11cm, son ventre est entièrement blanc et son dos rouge orangé, voir brun, sa coloration est donc la plus terne, 
  • La girelle mâle, que l’on surnomme également girelle royale et plus grande en taille que la femme et fait donc entre 11 et 20cm. Ses couleurs sont plus vives que la femelle, elle prend des colorations vertes avec une bande horizontale orange en dents de scie partant de la queue jusqu’à la tête,
  • On trouve également dans les eaux méditerranéennes la girelle paon, aussi appelée « Thalassoma pavo », plus rare mais encore plus splendide que sa cousine la girelle commune. 

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5 - Le labre arlequin

Présent uniquement dans les eaux du Pacifique ouest, ce labre qui fait environ une trentaine de centimètres à l’âge adulte fait partie de nos coups de cœur en plongée. Avec son corps bombé et aplati latéralement qui aborde une robe délicate avec 6 à 7 bandes transversales orange vif soulignées de bleu, c’est sans doute l’un des labres les plus beaux et grand format qu’il est possible de repérer sous l’eau. Car oui, les eaux tropicales abondent en espèces de labres ; cependant, leur taille souvent réduite ne les rend pas facilement des plus observables. On le surnomme labre arlequin à cause de sa livrée à base de couleurs vives et contrastantes. Mais saviez-vous que dans des conditions naturelles, et donc en plongée, sous les surplombs et sans éclairage adapté, ses couleurs ne ressortent pas, et les hachures rendent sa silhouette difficile à repérer parmi les branches de gorgones et autres obstacles : c'est ce qu'on appelle plus généralement une coloration disruptive, qui a pour objectif de casser la forme.

Vous avez eu un bel aperçu de la diversité de formes et de couleurs que vous offre l’étonnante famille des labres. Que ce soit en Méditerranée ou en mer de Banda, leur présence nous assure d’en prendre plein les yeux. Des espèces minuscules au titanesque Napoléon, la diversité impressionnante de cette famille procure joie et bonheur aux plongeurs du monde entier. Envie d’une autre lecture ? Que diriez-vous de découvrir notre article « les poissons serpentiformes ». 


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