Les cétacés à observer en Méditerranée

Exotisme et dépaysement, voilà le programme que vous ... la Méditerranée vous propose !

Publié le 15/12/2020

Faites escale sur nos magnifiques côtes méditerranéennes pour quelques surprises de taille… Peu de gens le savent, mais la mer Méditerranée est le lieu de résidence de nombreuses espèces de cétacés et c’est à leur rencontre que nous vous emmenons. Prêt pour l’exotisme aux portes de chez vous ? 

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Depuis près de 18 ans déjà, des scientifiques veillent sur tous les cétacés de la zone nord méditerranéenne, un large périmètre d’observation et de protection appelé « Pélagos ». Ce sanctuaire a pour principale vocation de fournir une protection à ces animaux face aux dangers qui pèsent sur eux.

A environ 20 miles nautiques du littoral, la côte n’est plus qu’un souvenir, les bateaux se font plus rares et la mer offre son plus beau bleu dans un calme total, indescriptible. On pourrait penser à première vue qu’il n’y a rien qui vaille le déplacement si loin de la terre, là où une mer d’huile succède aux mouvements plus mouvementés des reliefs continentaux. Pourtant, ce désert de bleu n’est que le pâle reflet de ce qui se trouve juste sous la surface. C’est sous ce miroir brillant que se cache l’univers des cétacés. Ces derniers évoluent dans l’immensité du bleu et, comme tout mammifère, viennent reprendre leur souffle en surface. L’individu de toutes les convoitises pour les passionnés de plongée et d’observation animalière n’est autre que le rorqual commun (le deuxième plus grand animal au monde !) et c’est avec lui que nous commençons notre petit listing des cétacés qu’il est possible d’observer lors d’une croisière d’observation depuis le petit port de Sanary dans le Var.

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Le rorqual commun

Plusieurs recensements ont évalué le nombre de rorquals vivant en Méditerranée occidentale à près de 3000 individus. C’est la baleine la plus emblématique de tout le bassin méditerranéen avec ses 22 mètres de long et son corps fuselé. Le rorqual commun est l’un des maillons essentiels pour assurer une biodiversité saine et pérenne à toute la faune et la flore de nos côtes. Ces grands animaux marins, situés tout en haut de la chaîne alimentaire, ont besoin d’un apport journalier de krills (des petites crevettes) qui tournent autour des… 1000 kilos par jour ! Ainsi, la présence d’un prédateur de cette taille, ayant besoin d’un tel apport alimentaire, démontre une richesse et une belle production de la biodiversité en Méditerranée. 

Une des solutions pour maintenir cette équilibre et la protection des grands cétacés repose donc sur le périmètre Pélagos que nous évoquions précédemment. Cette aire marine protégée permet à ces animaux migrateurs de bénéficier d’une très grande zone de protection internationale (française, italienne et aussi pour la principauté de Monaco), englobant des parties du littoral mais aussi, et surtout, des parties de haute mer. Ainsi, le rorqual commun peut évoluer à son aise depuis les rebords continentaux jusqu’à le pointe sud de la Corse et nord de la Sardaigne. 

Les rorquals communs, comme les autres grands cétacés de Méditerranée font l’objet d’une grande protection. Chez Subocea, nous avons à coeur d’apporter notre pierre à l’édifice en sensibilisant tous les participants de nos croisières d’observation à la fragilité des écosystèmes. C’est premièrement en éduquant que l’on sensibilise. Il est toujours bon de garder en tête que ces cétacés sont d’autant plus fragiles en Méditerranée, la mer étant quasiment fermée sur elle-même et où les perturbations sur les écosystèmes peut prendre des proportions amplifiées en comparaison aux autres mers et océans du globe. 

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A titre informatif (attention, nous ne pouvons pas nous engager sur les probabilités d’observations des cétacés), durant le période estivale, ce sont environs 800 rorquals qui évoluent dans la zone Pélagos. Il est possible de rencontrer, de façon commune, 5 à 6 espèces de cétacés. Toutes n’exploitent pas les mêmes milieux et se distribuent au gré des itinéraires de croisières. L’espèce la plus proche de la côte, sur les plateaux, est le grand dauphin, qui a l’habitude de chasser sur des zones peu profondes. Arrive ensuite sur zone de profondeur qui descend de façon très abrupte, appelée le « talus » où l’on peut observer le tout zébré dauphin de Risso ou encore à baleine à bec de Cuvier (tous deux assez rares) ou encore l’impressionnant cachalot. D’ailleurs, attardons-nous plus longuement sur ce dernier. 

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Le cachalot

Voici une super espèce qui est dotée, tenez-vous bien, du plus gros cerveau au monde ! C’est le roi de la plongée. Il s’enfonce à des centaines de mètres de profondeur à la recherche de succulents calmars. C’est en quelques sortes le cétacé de tous les superlatifs : le plus gros prédateur à dents actuellement en vie, pouvant peser jusqu’à 50 tonnes, il plonge plus profond et plus vite que n’importe quel autre cétacé et parcourt des distances qui défient l’entendement. Au cours de son existence, il peut afficher jusqu’à 1 million de miles nautiques au compteur, soit plus de 1,8 millions de kilomètres terrestres ! L’observation du cachalot a pour point d’orgue les Açores, archipel de 9 petites îles, regorgeant de vie et de nourriture, qui sert de lieu de reproduction et de rencontres aux mâles et femelles. Cependant, la Méditerranée, de par sa « petite » superficie peut être également un terrain favorable à son observation pour de belles probabilités de rencontre. Il faut bien entendu les chercher, passer plusieurs heures au large pour les débusquer et profiter de cet instant insoupçonné, coupé du temps et qui invite à la contemplation. Avec des croisières d’une durée de quasiment 10h, vous avez des chances pour observer ce super prédateur cependant, sachez qu’en été, c’est environ 1 croisière sur 10 qui aura la chance de croiser son chemin. 

Saviez-vous que le cachalot excelle dans la chasse et qu’il affectionne particulièrement les fosses sous-marines ? Il émet des sortes de sons métalliques, semblables à des petits clics pour se déplacer sous l’eau en utilisant un système de repérage d’écholocalisation. 

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Le dauphin bleu et blanc

Tout comme le rorqual commun et le globicéphale, il s’agit là d’une espèce pélagique qui évolue au plus loin de la côte. Il s’agit là aussi de l’espèce la plus fréquente à observer en Méditerranée. Rien que dans la zone Pélagos, en été, ils sont près de 40 000 à évoluer en haute mer. C’est, à coup sûr, l’espèce de dauphin que vous aurez la chance d’observer et qui affectionne particulièrement de filer sous l’étrave des navires ou jouer dans leur sillage. Le dauphin bleu et blanc est la démonstration parfaite d’une Méditerranée dynamique, riche et vivante. Cette espèce regrouperait au niveau du bassin occidental environ 250 000 individus en période estivale. Sa coloration caractéristique le rend aisément reconnaissable lors d’une balade en mer : il possède une flamme claire qui se dessine des joues vers le dos. Dans d’autres pays, on l’appelle également « dauphin rayé » en raison des longues lignes foncées sur ses flancs. Au niveau méditerranéen, il s’agit de l’une des espèces les plus petites de cétacés, avec au maximum 2,2 mètres pour les plus grands spécimens pour un poids total d’environ 100 kilos. Les petits font un peu moins d’un mètre à la naissance et comme pour de nombreux autres cétacés, la période de gestation est particulièrement longue, jusqu’à un an. La mère s’occupe du jeune environ un an. Tout cela cumulé, les dauphins bleus et blancs se reproduisent ainsi au même rythme qu’un rorqual commun ou un cachalot, à savoir, tous les 3 ans. 

La taille relativement réduire de ce dauphin l’apparente à une véritable torpille. Il possède une hydrodynamique parfait, dû à sa forme, la structure de sa peau et la puissance de ces muscles, il peut ainsi atteindre une vitesse record de 60km/h. Cette grande vitesse le rend particulièrement apte aux sauts en hauteur et il n’est pas rare d’observer des prouesses de voltige allant jusqu’à 6 mètres durant une croisière. 

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Il est également possible d’observer plus près des côtes méditerranéennes le grand dauphin. C’est ce dernier qui est majoritairement connu par le grand public et qui n’est pourtant pas si facile à côtoyer le long de nos côtes. Contrairement au dauphin bleu et blanc, le grand dauphin est loin d’être craintif et se montre très joueur dès lors qu’il approche une embarcation. Une fois de plus à l’opposé de son cousin, il a tendance à évoluer en solitaire ou bien en nombre très réduit. Ce mode de vie ainsi que la population relativement faible dans la zone Pélagos le rend difficilement observable…

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Le globicéphale

Ce cétacé appartient à l’espèce des dauphins, les femelles peuvent atteindre les 4,5 mètres tandis que les mâles peuvent, quant à eux, atteindre des tailles plus considérables, jusqu’à 6 mètres. Sa particularité : une grande tête arrondie entièrement noire avec un semblant de protubérance ronde à son extrémité. Contrairement à son cousin le dauphin bleu et blanc, il ne possède pas de bec si caractéristique de l’espèce, c’est pourquoi on peut le confondre régulièrement avec une petite baleine. Sa longue dorsale noire permet également de l’identifier à coup sûr lorsque l’on approche ce cétacé depuis la surface. 

Tout comme le cachalot, le globicéphale est particulièrement friand de tous les représentants de la famille des céphalopodes. Son habitat étant particulièrement plus abondant en calmars qu’en seiches ou en poulpes, c’est naturellement vers cette proie que tous ses efforts de chasse et de traque sont déployés. Il peut ainsi plonger jusqu’à 1000 mètres de fond pour trouver son bonheur, exactement comme le cachalot. Saviez-vous cependant que, contrairement au cachalot, le globicéphale a tendance à passer la majorité de son temps en surface ? Cela le rend particulièrement propice à l’observation et vous avez pas mal de chance de tomber sur un banc d’individus lors des croisières estivales. Une fois de plus, saviez-vous qu’on surnomme également le globicéphale « baleine pilote »? Ce drôle de surnom lui a été donné à cause de son habitude à approcher de très près les petites embarcations, à la façon d’un poisson pilote, et c’est sans doute l’espèce de cétacé que vous aurez la chance d’observer au plus près et en nombre… un moment inoubliable !

Et les autres grands animaux marins dans tout ça ? 

Oui, les cétacés sont magnifiques mais la Méditerranée héberge également d’autres animaux fascinants aux comportements complexes. D’ailleurs, les scientifiques de la zone Pélagos s’intéressent également à la présence de ces autres représentants marins pour s’assurer de la bonne santé de la Grande Bleue. Pour cela, ils comptent beaucoup sur les « DCP » ou Dispositifs Concentrateurs de Poissons, qui ne sont autres que des déchets organiques ou matériels, comme des amoncellements d’algues ou encore des troncs d’arbres flottants, servant de lieu de regroupement aux espèces pélagiques.

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Il est ainsi possible d’y observer des poissons de haute mer, souvent des formes juvéniles, qui se servent des objets flottants pour s’abriter des prédateurs et se laisser dériver tranquillement. Ainsi, à proximité des DCP peuvent évoluer : les rouffes impériaux, le poisson lune, la daurade coryphène, le poisson pilote ou encore le cernier. Des représentants des poissons qui, contrairement aux espèces côtières, atteindront des tailles considérables, dépassant parfois les 2 mètres pour des centaines de kilos. 

Dans le bleu du bleu est également observable le diable de mer, ou plutôt l’ange des mers comme nous aimons l’appeler. Cette magnifique raie du nom latin « Mobula Mobular », à ne pas confondre avec la raie Manta, peut atteindre une envergure de 5 mètres avec deux immenses nageoires pectorales et une nage majestueuse, quasiment aérienne (vous comprenez mieux pourquoi nous l’appelons « Ange de mer »!). Elle se déplace généralement beaucoup et ce à une grande vitesse, il faudra compter sur le facteur chance pour pouvoir observer l’un de ses époustouflants sauts hors de l’eau. 

Notre épopée méditerranéenne touche à sa fin. Peut-être cet article vous a sensibilisé à la faune méditerranéenne qui se cache au-delà du littoral ? Peut-être voudriez-vous également le voir de vos propres yeux pour y croire ? A insérer dans votre To Do List de 2021 :  rencontrer les cétacés de Méditerranée. Pour cela, contactez-nous sur ce formulaire pour votre prochaine escapade en mer dès le printemps prochain. Bonne fin d’année à tous !