Où plonger en France cet été ?

Les vacances en France semblent plus que jamais au goût du jour cette année ! Une chose est sûre, c’est le moment rêvé pour (re)découvrir le patrimoine français sous toutes ses coutures.

Publié le 18/05/2020

Vous vous en doutez, de notre côté c’est cap sur la Méditerranée pour profiter de paysages grandioses et des fonds marins sublimes. En séjour ou en l’espace d’un week-end, la grande bleue a tant à offrir.

Ou_plonger_en_france

Saviez-vous que les deux parcs nationaux marins de France métropolitaine se situent à seulement 80km l’un de l’autre ? Une aubaine pour les amoureux de plongée qui peuvent, en seulement quelques jours, profiter de sites exceptionnels exhibant une vie sous-marine des plus riches.

Meilleurs_sites_plongee_Marseille

Le parc national des Calanques 

Un lieu unique qui inspire une immense liberté, un gigantesque dépaysement. Aux portes de Marseille, le parc national des Calanques s’étend sur plus de 150 000 hectares, la partie marine représentant plus de 90% de la surface du parc, vous pouvez donc deviner que ses eaux abritent une biodiversité rare. 

Les_Calanques_MarseilleUn espace large, démesuré… Il existe des Calanques plus secrètes que d’autres, certaines sont totalement cachées aux yeux des randonneurs et apportent un profond bonheur aux plongeurs. Ces calanques portent bien souvent des mystères et sont associées à beaucoup d’histoires et légendes. Prenons par exemple la calanque des anglais, souvent surnommée « La calanque des contrebandiers » qui a été longtemps un refuge pour les corsaires anglais. Ces derniers profitaient des anfractuosités crées par la topographie accidentée pour se cacher et attendre les convois commerciaux et puis les dépouiller ! Bon allez hop, on plonge ! 

Une fois la tête sous l’eau, c’est un monde de contrastes qui vous attend dans la continuité des pics rocheux surmontés, à la surface, des très typiques pins parasols. C’est cela qui est assez saisissant quand on plonge aux calanques : un monde minéral et austère à l’air libre, qui, dès qu’on franchit la surface, se transforme en un monde où explosent les couleurs chaudes. Ici s’agite un nombre impressionnant de poissons. Ça grouille de vie aussi bien en termes de faune que de flore. Le long des canyons qui peuvent parfois atteindre 60 à 70 mètres, mais aussi des grottes et des failles, vous profitez d’un des plus beaux paysages sous-marins de la mer Méditerranée. 

 

Plongee_Apogon_Mediterranee

En termes de rencontres, vous êtes certain(e) d’en prendre plein les yeux. Plus de 60 espèces végétales et animales évoluent à seulement quelques mètres de la surface. Ici, la plongée a pour arrière-plan le splendide corail rouge, les gorgones et les formations d’éponges jaunes. Un écosystème végétal des plus fragiles qui est hautement protégé et que Subocea s’engage à préserver à travers la charte de plongée responsable. Nos plongeurs sont invités à respecter un certain nombre de règles avant et pendant la plongée pour préserver le milieu. Bien entendu, les magnifiques coraux rouges se touchent seulement avec les yeux, de même que les nombreuses espèces animales qui ont tendance à être particulièrement curieuses avec les plongeurs dans cet environnement préservé. Aujourd’hui, la charte porte ses fruits grâce aux efforts des plongeurs et des moniteurs.

Observer_Corbs_plongee

Depuis sa mise en place en 2016, la population de mérous bruns, espèce emblématique du parc, a considérablement augmentée, de près de la moitié, ce qui fait notre plus grand bonheur. Comme nous l’avions évoqué dans notre article des espèces à rencontrer en Méditerranée, la présence des mérous témoigne d’un écosystème préservé propice à la multiplication des espèces. Ainsi, le corb, aussi appelé le « corbeau de mer » bénéficie lui aussi d’un environnement favorable à sa multiplication et sa protection. L’espèce étant classée comme vulnérable, c’est pour nous un véritable plaisir de constater sa présence et de les compter plus nombreux d’année en année. 

La partie sous-marine des Calanques témoigne également de tous les efforts de l’aventure humaine. Elles enregistrent à peu près toutes les traces du passé, c’est-à-dire à partir du moment où l’homme a commencé à naviguer jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu de multiples naufrages dus aux terribles tempêtes du secteur et des dangers que représentent les récifs aux abords des Calanques. On observe donc forcément un patrimoine immergé exceptionnel. Prenons par exemple le Liban, un paquebot qui a coulé tout au début du 20ème siècle et qui transportait essentiellement des passagers. Le bilan humain fut lourd mais le temps a laissé place à un décor saisissant et bien conservé. Pour observer une construction du 19ème siècle avec sa machinerie à vapeur, ses citernes et tout ce qui va avec, c’est l’épave à considérer. D’autres épaves vous offrent un cadre de plongée tout à fait différent. 

L’épave du Chaouen, qui repose sur le flan de l’île du Planier, est un spot fantastique car accessible dès le premier niveau et relativement facile pour tout plongeur. Elle git à une quinzaine de mètres de la surface et est relativement grande en comparaison des autres structures qu’on retrouve plus près du littoral marseillais. La carcasse est magnifique à explorer dès lors que la météo est relativement clémente. L’île du Planier est véritablement une oasis au milieu de « nulle part » et c’est bien pour cela qu’elle a été source de multiples naufrages. Le Chaouen était un bateau lancé en 1961 en Allemagne, d’une longueur totale de 90 mètres et 13.5 de large, il a terminé sa carrière le 21 février 1970 avec à son bord, 640 tonnes d’agrumes (oui, ça fait beaucoup de vitamine C !). Lors de son naufrage, la proue du Chaouen était émergée et a sombré au fil des années. Il y a encore 30 ans, elle se situait à 6 mètres de la surface et était le lieu idéal pour des baptêmes de plongée. Désormais, la plongée sur l’épave débute à 14 mètres de fond, toujours par la proue, afin de découvrir tout en douceur la beauté du lieu. On y observe un mat de charge qui est superbe. Il est possible de pénétrer dans certains recoins où la lumière est diffuse afin d’observer l’ensemble des coursives. On notera que l’épave reste relativement « vierge » de colonisation végétale en comparaison du Liban dont nous avons parlé précédemment. Petite précision quant à ce naufrage, aucune victime n’a été déplorée, et ça, ça fait plaisir.

On termine ce petit zoom sur les épaves en restant aux environs du Planier. Cette fois, on ne parle plus de bateau mais d’avion coulé en 1944. Le Messerschmitt repose sur un fond sablonneux à 44 mètres de profondeur et s’apparente à un ovni gisant au milieu d’une grande étendue désertique. C’est cette particularité qui le rend incontournable pour tout plongeur de passage à Marseille. Côté faune, on y observe généralement un congre, de gracieux anthias, des chapons et rascasses, des homards mais aussi avec un peu de chance… le poisson lune ! Et oui, vous ne rêvez pas, il est possible d’y rencontrer un Mola Mola qui fréquente régulièrement les lieux. 

Parc_national_Port_Cros

Parc national de Port-Cros

Continuons notre tour d’horizon plus à l’Est sur le littoral français. On s’arrête tout d’abord à la Londe-les-Maures pour mettre le cap sur les îles d’Or qui se dessinent au loin. C’est là-bas que se trouve le très renommé et ancien parc national de Port-Cros ! Ce dernier a été inauguré en 1963 et englobe également quelques parties d’autres îles environnantes comme l’île du Bagaud ou encore l’îlot de la Gabinière et le rocher du Rascas. En tout, le parc englobe 700 hectares de terre, et surtout 1300 hectares d’espaces marins. 

Ici à Port-Cros, l’ensemble des paysages a très peu évolué depuis 50 ans et c’est une excellente chose.  Cependant on peut quelques fois y observer l’impact du changement climatique, qui lui, ne connait pas de frontière. En témoigne l’arrivée d’espèces qui ne subsistaient normalement que dans le bassin oriental de la mer Méditerranée. Ainsi, au large de la zone marine du parc, il n’est pas rare d’observer d’imposants bancs de barracudas similaires à ceux qu’il est possible de rencontrer en mer Rouge. Avec parfois 250 individus pouvant atteindre les 70cm. Il s’agit là d’un spectacle relativement nouveau qui enchante bon nombre de plongeurs avec les reflets métalliques de la peau du barracuda qui oscille sur les teintes bleu nuit de la Méditerranée. La faune et la flore sont, pour le reste, typiquement méditerranéennes et l’essentiel des rencontres sous-marines s’étalent entre une profondeur allant de 0 à 35 mètres de profondeur ! 

Grande_Nacre_Mediterranee

C’est donc en bordure de côte, là où le soleil pénètre le plus efficacement et en quantité suffisante que les végétaux marins, et donc la faune qui en découle, sont le plus observables. On y fait le même constat qu’aux Calanques, et peut-être plus encore : à Port-Cros, les poissons sont plus gros, plus nombreux et moins farouches qu’ailleurs ! Cela est d’ailleurs dû à l’important tapis d’herbiers de posidonies qui offre un refuge à de nombreuses espèces et qui joue aussi un rôle de garde-manger. Autour de Port-Cros, les posidonies (qui tirent leur nom du dieu de la mer dans la mythologie grecque, Poséidon) sont légèrement plus nombreuses qu’aux Calanques. De part leur rôle de pouponnière, on estime que c’est la présence d’un plus grand nombre d’alevins, et donc de futurs poissons adultes, qui favorise l’aspect plus « densifié » en termes de faune. Avec plus de 70 espèces de poissons évoluant au sein des herbiers, on juge bien là toute l’importance de protéger cet écosystème qui sert soit de passage, soit d’abris quasi-éternel à certains organismes. Dans les tapis de posidonies assez denses et riches en sédiments, il est possible d’observer la grande nacre de Méditerranée, identifiable parmi toutes grâce à son inclinaison verticale et, bien entendu, sa taille considérable.

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Certaines peuvent atteindre les 80cm de hauteur et s’ancrent profondément au cœur de cette forêt sous-marine afin de ne pas être renversées par le courant. Les grands herbiers sont également le lieu de vie de grands spirographes, des vers semblables à des plumeaux qui se rétractent au moindre contact. D’autres espèces viennent ponctuer la découverte des fonds marins : poulpes, seiches, les sars à tête noire, les saupes mais aussi des organismes plus petits comme les nudibranches ou encore les syngnathes et les hippocampes. 

Spots_de_plongee_Calanques_Marseille

Dès lors que la plongée s’oriente vers des expositions moins ensoleillées et donc plus profondes, les paysages font tout de suite plus écho à ceux qu’on retrouve aux abord des Calanques de Marseille. La présence de la coraline, algue encroûtante aux dégradés roses et violets ainsi que la présence de nombreux animaux « fixés » rend un ensemble coralligène de toute beauté qui permet de mettre davantage en valeur les éponges, gorgones et autres petites organismes comme les doris. C’est aussi à proximité de ces tombants que vous pourrez observer les célèbres mérous mais aussi d’autres espèces tout aussi surprenantes comme le baliste gris, la moustelle ou encore le Saint-Pierre et la murène. 

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Une fois remonté(e) à la surface, laissez-vous aller aux plaisirs terrestres, car oui, ils font aussi partie intégrante d’une séjour réussi sur la côte méditerranéenne ! Apéro devant un coucher de soleil grandiose, pétanque, marché nocturne mais aussi une découverte artistique et gastronomique de la capitale de la Provence : Marseille, ou encore du festival de mode de la Villa Noailles à Hyères-les-Palmiers, vos vacances de cet été s’annoncent mémorables.

Crédit photo : Luc Vanrell