Vos rencontres sous-marines en Méditerranée

La Méditerranée est la mer la plus grande et la plus profonde de notre planète. Elle représente moins de 1% de la superficie totale des océans mais plus de 15% de la biodiversité marine connue !

Publié le 12/05/2020

Foisonnant de formes et de couleurs, lieu de vie pour 17 000 espèces, elle est un point chaud irremplaçable dans la biodiversité mondiale. Saviez-vous que plus du quart des espèces identifiées en Méditerranée sont endémiques ? Elles sont présentes qu’ici, dans cette mer singulière, presque fermée. Nous allons vous parler juste ci-dessous des principaux milieux méditerranéens ainsi que des belles rencontres qu’ils vous réservent !

Commençons tout d’abord notre découverte par le survol d’un milieu caractéristique et emblématique de la méditerranée : Les herbiers de posidonies. 

Ces immenses tapis verts que vous pouvez observer durant une plongée se nomment les « herbiers de posidonies ». Ce sont des végétaux. On pourrait croire (car on est sous l’eau) qu’il s’agit d’algues, mais il s’agit en réalité d’une plante marine.  Chaque année, la posidonie va produire des fleurs. Cette floraison annuelle, sous la forme de petites grappes circulaires, a attribué le surnom « d’olives de mer » à ces grandes formations végétales. Il est particulièrement intéressant de souligner à quel point la posidonie joue un rôle fondamental dans la protection et la valorisation des espèces marines. L’herbier est composé en son sol d’une matte (une racine) qui se ramifie ensuite en plusieurs feuilles aux belles couleurs vertes d’une hauteur d’environ 40 à 50 cm. Vous le remarquerez durant les plongées, les herbiers sont constitués de plusieurs pieds de posidonie, les gigantesques champs sont alors créés grâce à des rhizomes.

Outre son rôle d’oxygénation de l’eau et de sa qualité, le rôle essentiel de la posidonie est son statut d’habitat. Durant vos plongées, observez (sans toucher) la multitude de cachettes que renferme chaque herbier… Ces anfractuosités permettent aux poissons de se cacher, de frayer en sécurité ou même aux prédateurs de profiter d’une source d’alimentation. La posidonie a également un rôle de nurserie car on y observe souvent des petites espèces, sous forme larvaire, que ce soit de poissons ou encore de crevettes, qui s’y abritent afin de grandir et affronter la pleine eau. Les poissons ne sont pas les seuls au rendez-vous au sein de ces grands espaces verts ! S’y trouvent en nombre de magnifiques étoiles de mer, des oursins, des nudibranches, des crevettes et des gastéropodes. Ensemble, ils bénéficient de la présence des posidonies en se nourrissant sur un substrat riche en déchets organiques.

Le relief sous-marin méditerranéen est également constitué de tombants rocheux et de cavernes. D’ailleurs, les plongées s’articulent souvent à la découverte successive de ces différents « paysages » qui vont étaler toute une palette d’espèces. Lors d’une plongée sur les tombants, que ce soit à faible profondeur (même en snorkeling) ou bien à plusieurs dizaines de mètres, vous tomberez forcément nez à nez avec des dizaines de blennies et de gobies. Ces poissons de petite taille sont dits « benthiques », cela sous-entend qu’ils passent la majorité de leur temps sur les sols marins à la recherche de petits invertébrés et d’algues. Il est amusant de les voir se déplacer à travers les failles. Certains représentants, comme le gobie rouge, pour ses belles couleurs, et la blennie paon, pour sa bosse frontale caractéristique, retiendront toute votre attention.

La plongée autour des tombants vous réserve également de magnifiques rencontres : rendez-vous avec les apogons rouges, les barbiers, les coquettes ou encore le Saint-Pierre et la blennie dorée à partir d’une vingtaine de mètres ! Ces espèces de bonnes profondeurs vous offrent un spectacle de couleurs avec la plupart du temps un arrière-plan constitué d’éponges axinelles, de splendides gorgones rouges et jaunes mais aussi de spirographes. Vous pourriez aussi tomber nez à nez avec une murène ou une rascasse rouge au détour d’une faille, n’ayez crainte elles sont inoffensives et ne sont dangereuses que par leur beauté (Donc on ne tend surtout pas sa main). 

Les plongées intermédiaires alternant entre fonds sablonneux, petites formations rocheuses et herbiers de posidonies recèlent elles aussi des plus belles découvertes. Seront présents au rendez-vous d’innombrables espèces de labres comme la girelle, le labre merle, labre vert, le sublet, le crénilabre et l’incontournable Thalassoma Pavo et ses couleurs enchanteresses. Bien entendu, n’oublions pas d’évoquer les différentes espèces de sars, les dentis, les daurades ou encore les bancs étincelants de saupes qui viennent rythmer l’entre deux eaux. Sur le sable, ouvrez les yeux, vous pourriez très bien y observer l’étrange uranoscope, le poissons lézard, la seiche, le serran hépate, la grande vive ou encore les soles et de nombreux rougets. 

En plus de tout ce petit monde, certaines espèces encore plus représentatives de la faune méditerranéenne viendront embellir davantage votre moment sous l’eau. Selon le site de plongée que vous choisissez et la période de l’année, vous pourriez très bien partager un moment avec :

1. Les Barracudas

Ils ont l’air sympa mais cachent bien leur jeu. Les barracudas sont des top prédateurs : dents affutées et mâchoire typique des espèces carnivores, ils sont de plus en plus nombreux sur les côtes. La mer Méditerranée gagnant en températures de plus en plus clémentes, les barracudas sont désormais pleinement heureux le long de nos littoraux. Là où vous avez le plus de chance de les rencontrer, c’est au sein des parcs marins et autres réserves qui leur fournissent une nourriture abondante ! Que ce soit à Gozo, aux îles Mèdes ou encore au large des Calanques (plus rarement), ces sites de choix vous garantiront les meilleures chances pour tomber nez à nez avec un banc ! Vous pourrez prendre le temps d’observer leur physionomie particulière : un profil taillé pour fendre sur leur proie à vitesse Grand V, à plus de 40km/h ! Chez le barracuda, l’union fait la force, c’est ce que l’on appelle l’instinct grégaire.

2. Le mérou

Voici sans doute le représentant le plus emblématique de toute plongée méditerranéenne : le mérou ! Et d’ailleurs c’est notre coup de cœur : curieux, joueur mais aussi mystérieux, tout ce que l’on adore sous l’eau. Quand nous les rencontrons dans les fonds rocheux, cela indique que le milieu naturel dans lequel nous nous trouvons est parfaitement équilibré et sain. Dans un environnement de qualité, les mérous peuvent vivre plus de 50 ans ! Le rencontrer est un indicateur de qualité de vie sous-marine optimale, c’est pour cela que son observation se fait généralement dans les parcs marins et dans toutes les zones protégées de l’activité humaine. Ce qui compte avant tout chez le mérou, c’est la survie et la préservation de l’espèce. Chaque femelle pond des millions d’œufs pour, finalement, assurer l’avenir de seulement 2 représentants, ce qui explique en partie toutes les mesures de protections déployées pour limiter la chasse et la pêche de ces fabuleux poissons. Nous avons une anecdote à vous raconter sur les mérous. Tout d’abord, tous les jeunes naissent femelles pour devenir mâles à l’âge adulte. En vérité, les transitions de sexe s’effectuent toujours dans un but de longévité de l’espèce, étant donné qu’il est plus nécessaire d’avoir de nombreuses femelles que de mâles. En fonction des besoins en termes de reproduction, certains poissons effectueront leur transition Monsieur / Madame.

3. Le poulpe méditerranéen

Et voici une autre star des eaux méditerranéennes ! Le poulpe est un animal extrêmement intelligent qui est capable d’apprendre et d’effectuer des exercices assez compliqués, on dit qu’il s’agit sans nul doute de l’invertébré le plus évolué ! 

Durant vos plongées, il vous faudra être particulièrement attentif pour le repérer, d’une part parce qu’il apprécie les failles et les tombants rocheux, et, d’autre part, parce qu’il est capable d’un mimétisme lui permettant de se fondre quasi complétement dans son environnement, comme de nombreux céphalopodes ! D’ailleurs, pour la petite histoire, le nom « Céphalopode » résume de la contraction du grec « Céphalo » qui veut dire « tête » et « Pode » qui veut dire « pied ». Ces représentants sont donc des animaux qui possèdent les pieds directement liés à la tête. Ce sont des animaux très actifs qui possèdent également des talents de contorsionnistes et qui peuvent glisser leur corps à travers des trous et failles infiniment plus petits que leur taille. Une aubaine pour la chasse mais aussi pour se protéger face aux prédateurs (les murènes en sont folles ! ). Les plongeurs les plus chanceux pourront l’observer durant ses déplacements assez limités en pleine eau ou encore lors de ses voyages de faille en faille.

Nous avons terminé notre petit aperçu de la faune méditerranéenne qui a déjà commencé à faire sa réapparition en masse au plus près de la côte avec l’arrivée des beaux jours. Pour cet été, nous vous souhaitons les plus belles rencontres sous-marines dans notre belle Grande Bleue. Ne serait-ce qu’au large du parc national des Calanques ou encore de Port-Cros, l’exotisme de nos fonds sous-marins saura vous surprendre et vous faire (re)découvrir une faune et une flore exceptionnelles.