5 espèces des tombants et grottes

Vous découvrirez dans cet article 5 espèces de poissons qui évoluent dans l’une des topographies les plus appréciées des plongeurs pour les mystères et petits « frissons » qu’elles offrent : les tombants et les grottes sous-marines.

Publié le 01/03/2023

 

Une image contenant poisson, très coloré, poisson à nageoires piquantes, fond marinDescription générée automatiquement

 

D’innombrables formes de vie se cachent le long du plateau continental. Il est le biotope le plus densément peuplé de notre planète et héberge en même temps les plus grandes structures vivantes de celle-ci : les récifs coralliens. Bien qu’ils ne recouvrent qu’un pourcent de la surface du globe, ils offrent un refuge pour plus d’un quart de toutes les espèces de poissons et nombreux autres organismes marins.

 

Vous découvrirez dans cet article 5 espèces de poissons qui évoluent dans l’une des topographies les plus appréciées des plongeurs pour les mystères et petits « frissons » qu’elles offrent : les tombants et les grottes sous-marines.

 

Une image contenant texte, arbre, extérieur, nageantDescription générée automatiquement

 

 

Les tombants sont des formations vivantes essentiellement constitués de coraux et d’algues. Très importants pour les écosystèmes marins et les communautés côtières, les tombants sont de véritables zones de transition entre les zones peu profondes et les zones plus profondes de l’océan, allant du plateau continental jusqu’à la zone benthique.

 

Véritables zones de nidification et de nourrissage pour des nombreuses espèces de poissons (requins, thon, mérou, daurades…) de crustacés (crevettes, homards, crabes…) et de mollusques (poulpes, sèches, coquillages…) de par leur richesse en nutriments, ils constituent une zone très importante pour la biodiversité marine. Les prédateurs tels que les requins et les raies fréquentent souvent les tombants pour chasser les poissons et autres proies. Les coraux qui les constituent fournissent eux-mêmes un habitat sûr et protégé pour de nombreux petits poissons et invertébrés, qui à leur tour, attirent les prédateurs. Ils ont une importance majeure pour les communautés côtières car ils peuvent aider à protéger les côtes contre les vagues et les tempêtes. En effet, ils sont capables de réduire l’énergie des vagues avant qu’elles atteignent la côte, ce qui peut aider à prévenir les inondations et les dommages côtiers.

 

Une image contenant nageant, sport, sport aquatique, fond marinDescription générée automatiquement

 

Les grottes sous-marines sont des formations uniques et mystérieuses. Elles constituent des environnements peu connus et isolés qui offrent un fascinant regard sur la vie marine et les processus géologiques. Les grottes sous-marines se forment de diverses manières, mais la plupart d’entre elles se développent à partir de la dissolution de la roche par l’eau salée. L’eau de mer peut dissoudre lentement la roche calcaire, créant ainsi des cavités et des tunnels. Cette dissolution peut être accélérée par des facteurs tels que l’érosion, les tempêtes et les courants marins. Elles peuvent également se former à partir de la formation de stalactites et de stalagmites. Ce processus se produit lorsque l’eau de mer dépose des minéraux sur la surface des formations rocheuses, formant ainsi des structures en forme de colonne. Au fil du temps, ces formations peuvent se rejoindre pour former une grotte fermée (plusieurs dizaines de milliers d’années).

 

Ces dernières sont considérées comme des environnements stables et peu perturbés et abritent une vie marine unique et diversifiée. Les espèces qui vivent dans ces grottes sont souvent adaptées à la faible quantité de lumière de ce type d’environnement, y sont inclus des crustacés, mollusques et même des espèces de poissons inédites qui attisent la curiosité des plongeurs (comme le très curieux poisson pomme de pin, observable dans les eaux australiennes ou encore le poisson-sanglier qui peut se rencontrer dans les eaux méditerranéennes à de bonnes profondeurs).

 

Une image contenant poisson, fond marinDescription générée automatiquement

 

Les grottes sous-marines peuvent également être des lieux de dépôt importants pour les restes d’organismes marins. Cela peut inclure des os de baleines, des coquillages et autres restes organiques qui peuvent être préservés ici pendant de nombreux siècles.

Malgré leur intérêt scientifique et leur importance pour la compréhension de la vie marine et des processus géologiques, les grottes sous-marines sont souvent peu étudiées en raison de leur difficulté d’accès et des équipements spéciaux nécessaire pour les explorer. Les plongées y sont considérées comme étant parmi les plus dangereuses et les plus complexes, elles nécessitent une formation et une expérience approfondies.

 

C’est donc pour ces raisons que nous avons choisi de vous présenter aujourd’hui 5 espèces de poissons présents au cœur des tombants et des grottes sous-marines, ces lieux fascinants plongés dans l’obscurité des fonds marins et encore peu explorés. Faites le plein de découvertes en restant au sec !

 

 

1/ Le poisson soldat

 

Le poisson-soldat est une espèce de poisson appartenant à la famille des Beryciformes, mesurant entre 15 et 30 cm à taille adulte. Sa couleur rouge-rosée et ses grandes écailles bien visibles reflètent le bleu azur des eaux tropicales du monde entier. Ce phénomène offre un magnifique spectacle de couleurs aux plongeurs qui viennent l’observer. Ses grands yeux lui octroient une excellente vision nocturne. A l’abris dans les cavités obscures la journée et de sortie la nuit à la recherche de nourriture, il se déplace toujours en banc assez important à de bonnes profondeurs.

 

Le poisson-soldat peut être trouvé dans des habitats similaires aux récifs coralliens, tels que des falaises, des grottes et des épaves dans lesquels il cherche des endroits abrités pour construire son nid et pondre ses œufs. Au sein de cet habitat, il vit en groupe et adopte un comportement de protection assez agressif envers les intrus qui menacent son environnement. Territoriaux, il émet des sons servant à délimiter son territoire et à communiquer avec les autres poissons de son groupe. Ces bruits peuvent être perçus en surface et sont créés par la vibration de muscles vibrant sur sa vessie natatoire (qui aide le poisson à flotter), qui fait donc office de caisse de résonance.

 

 

Il existe plusieurs espèces de poissons-soldats observables au cœur des tombants. Le poisson-écureuil à trois taches fait partie de cette famille et se distingue des autres poissons-soldats par sa troisième épine dorsale plus longue, sa tache noire au milieu de la partie basse de sa nageoire caudale ainsi que ses petites marques noires sur ses nageoires dorsales. Une fois la nuit tombée, il sort de sa cachette située dans les pentes extérieures des récifs coraliens afin de partir à la recherche de crevettes et de crabe benthiques pour se nourrir.  

 

Une image contenant légume, très coloré, différent, variétéDescription générée automatiquement

 

2 / L’Anthias

 

L’Anthias forme une famille de poissons appartenant au rang des Serranidae. Ce petit poisson de 10 à 15 cm de longueur (bien que certaines espèces puissent atteindre jusqu’à 20 cm) est caractérisé par sa beauté et sa couleur vive et vibrante. Elle va du rose à l’orange et rouge, en passant par le jaune, vert et bleu, avec parfois des taches et des rayures distinctives. Les mâles ont souvent des couleurs plus vives et plus colorées que les femelles, ce qui les aide à attirer les compagnes lors de la parade nuptiale. Tout comme le poisson-soldat, l’Anthias se déplace essentiellement en grand bancs composés de plusieurs centaines d’individus. Ses besoins vitaux sont pleinement remplis par son évolution au sein du récif, où il peut se cacher et se nourrir de petits crustacés, de plancton et de zooplancton. Les tombants fournissent un habitat sûr pour ces petits poissons, ce qui l’aide à survivre et à se reproduire.

En tant qu’habitant des tombants, l’Anthias joue un rôle important dans l’écosystème marin. Il aide à contrôler les populations d’algues en mangeant celles qui pourraient devenir envahissantes et endommager les coraux. De plus, en tant que proie pour de nombreux prédateurs marins, il permet de maintenir l’équilibre des populations de cet écosystème.

 

Une image contenant troupeau, extérieur, vaisseauDescription générée automatiquement

 

3/ La Castagnole 

 

La Castagnole, également appelée « Demoiselle », est une espèce unique et fascinante qui se trouve principalement dans les eaux de la Mer Méditerranée. Appartenant à la famille des Pomacentridae, elle est l’une des rares espèces de la famille à fréquenter la région Méditerranéenne (à l’exception des quelques représentants tropicaux provenant de la mer Rouge qui ont transité par le canal de Suez). La Castagnole est un petit poisson caractérisé par sa forme ovalique, avec une petite tête et une bouche protractile. Sa couleur est unicolore, majoritairement noire et grise. La forme juvénile de ce poisson est particulièrement recherchée par les plongeurs en raison de sa couleur bleu électrique se mariant parfaitement avec les couleurs rosés des coraux autour d’elle. En ce qui concerne son comportement, la Castagnole vit en banc et réside à proximité des parois rocheuses et au-dessus des herbiers. Elle a un tempérament vif ce qui lui permet de nager à toute vitesse pour échapper à ses prédateurs. Son alimentation est essentiellement composée de plancton, petits crustacés et mollusques et peut être agrémentée de petits poissons et d’invertébrés.

 

En termes de reproduction, l’emplacement de son nid est très important, il est déterminé dans des zones entre les rochers, dans les herbiers ou dans le sable. Le mâle se rapproche des bancs de femelles afin d’en attirer une jusqu’au nid pour qu’elle puisse y déposer ses ovocytes et immédiatement les féconder. La femelle reste quelques jours pour surveiller la ponte puis abandonne le nid alors que le mâle reste tout le long de l’incubation et défend les œufs jusqu’à leur éclosion une semaine plus tard.

 

Présente dans des zones peu profondes allant de 2 à 40 mètres, elle évolue au-dessus des amas rocheux ou d’herbiers pour se cacher des dangers. En bord de côte, cette espèce est observable en snorkeling en Méditerranée ainsi qu’en plongée le long des côtes occidentales et orientales.

 

Une image contenant poisson, poisson à nageoires piquantes, fermerDescription générée automatiquement

 

4 / Le Mérou

 

Le mérou est un poisson carnivore appartenant à la famille des Epinephelida.  Il peut mesurer en moyenne près de 1.50 mètre de longueur et peser plus de 100 kg ! Aisément reconnaissable à son corps robuste et massif doté d’épines dorsales et d’une large tête plate, il attire la curiosité des plongeurs. Originaire des eaux peu profondes des mer tropicales et tempérées, il est souvent considéré comme un poisson solitaire pouvant parfois devenir agressif si on l’approche de trop près (bien qu’il soit la plupart du temps essentiellement curieux, l’agressivité concerne essentiellement le mérou Goliath, une vraie terreur capable de dévorer des requins de petite et moyenne taille !).

 

Plusieurs espèces de mérous évoluent dans les océans du monde entier, chacune possède des adaptations spécifiques pour survivre dans des milieux très changeants, comme les grottes et des tombants. En Méditerranée, plusieurs espèces de Mérous sont présentes. Citons par exemple le plus connu et le plus commun à observer : le Mérou brun. Il s’agit d’un poisson timide voir même fuyant en dehors des tombants. Pour tenter d’en apercevoir un (ou plusieurs), il faut donc privilégier la plongée dans les zones françaises protégées comme le parc national de Port-Cros (îlot de la Gabinière) ou encore le parc national des Calanques (îlot des Moyades), deux spots de plongée incontournables du sud de la France.

 

Le mérou joue un rôle important dans les écosystèmes des tombants en agissant comme un prédateur supérieur. Il se nourrit de plusieurs espèces de petits poissons, de crabes et de mollusques, ce qui aide à contrôler les populations et à maintenir l’équilibre de l’écosystème.

 

Haut du formulaire

Bas du formulaire

5 / Le poisson-hachette nain

 

Le poisson-hachette nain est qualifié ainsi en raison de sa toute petite taille ne dépassant pas les 4cm. Il vit principalement en très large bancs dans les cavités rocheuses des tombants. Sa couleur presque transparente réfléchit la lumière du soleil ou celle des lampes des plongeurs. Celui-ci peut se rencontrer dans tous les milieux, du littoral des zones tropicales jusqu’à la pente externe. Très craintif il se protège souvent dans des abris, comme les épaves de bateaux, les alvéoles d’éponges, les coquilles vides et les épines d’oursins. Pour tromper les prédateurs, certains se groupent pour former une boule compacte et noire au-dessus d’un oursin afin d’imiter sa forme et sa couleur ! Généralement nocturne, cette petite espèce a tendance à se montrer très discrète et se préoccupe très peu des autres animaux qu’elle peut croiser sur sa route.

 

 

Son mode de reproduction est très surprenant. En effet, la femelle pond des œufs englués dans une masse gélatineuse que le mâle viendra par la suite féconder et loger dans sa bouche. Il cesse alors de s’alimenter et prend soin de retourner les œufs fréquemment dans sa bouche afin de les protéger jusqu’au stade larvaire.

 

Le poisson-hachette nain évolue dans des zones caractérisées par une forte présence de végétaux et formations semblables aux gorgones et coraux ramifiés. Les tombants sont donc un lieu de vie de prédilection pour cette espèce.

 

Une image contenant lumière, sombre, trafic, alluméDescription générée automatiquement

 

 

Vous l’auriez donc compris les récifs coralliens comme les tombants et les grottes sous-marines sont de véritable trésors pour le bien-être de l’écosystème marin. Lieux difficiles d’accès, les chercheurs-plongeurs n’ont pas encore percé tous leurs secrets. Bercés au rythme de la vie marine qui les constitue, ils se régulent et s’alimentent de l’activité des poissons qui les entourent. Il n’est donc pas rare de tomber sur de nouvelles espèces notamment dans les eaux sombres des Philippines par exemple ou encore au large de Sulawesi ou s’étalent de larges zones de muckdiving jouxtant les tombants.