Découvrir la faune méditerranéenne en snorkeling

Vous êtes curieux d’aller voir ce qui se passe sous la surface cet été ? Vous allez être nombreux à vous retrouver sur les plages méditerranéennes et, bonne nouvelle… la grande bleue est d’une extrême diversité de faune et de flore ne serait-ce qu’entre d

Publié le 09/06/2020

Poissons_a_voir_snorkelling

Déjà qu’est-ce qui est différent entre une plongée masque/tuba/palmes et bouteille ? Et bien tout d’abord l’accessibilité ! Et oui, la plongée avec bouteille se découvre en « baptême » et nécessite d’être certifié de certains niveaux afin de pouvoir accéder aux sites les plus convoités et exposés à des courants marins forts ou encore à des éléments imprévisibles (comme la plongée sur épave par exemple). Le snorkeling est, quant à lui, beaucoup plus relax, en effet, en restant à la surface, nullement besoin de se soucier du temps passé sous l’eau et de l’oxygène disponible dans les bouteilles. Le temps n’est pas compté, vous évoluez à votre rythme au-dessus des paysages marins et ce dans la plus grande sécurité à condition de faire attention aux conditions météorologiques sans jamais trop s’éloigner du bord. De toute façon, au plus vous vous éloignez du récif, au moins vous discernez les éléments et au plus vous vous approcher de la technique d’apnée. Attention, ne confondez pas l’apnée, qui demande beaucoup d’entrainements respiratoires et comporte de nombreux risques, si elle est pratiquée seule, avec le snorkeling qui, dans l’idée, consiste à rester de façon quasi-continue à la surface de l’eau. En pratiquant le snorkeling, on dira que les limites à ne pas franchir pour une activité plus sécurisée est de ne pas descendre au-delà des 2 ou 3 mètres maximum, lorsqu’on ressent une pression sur les oreilles il est temps de remonter… la limite est là !

Le_snorkeling_en_mediterranée

Autre conseil pour pratiquer le snorkeling, vous pouvez débuter depuis une plage pour un maximum de confort mais nous ne saurions que vous conseiller d’opter pour un départ depuis une côte plus « rocheuse ». En effet, les poissons qui côtoient les zones 100% sablonneuses ont tendance à se camoufler sous le sable comme la sole, la limande ou encore la vive. Puisque nous parlons de vive, sachez qu’une exploration en masque/tuba est d’autant plus appréciable avec une paire de chausson de plongée aux pieds (de vieilles chaussures font aussi l’affaire !). Tout d’abord, même sur le sable, on n’est jamais à l’abris de marcher sur l’épine dorsale d’une vive (aïe !), et comme nous vous le conseillions précédemment, mieux vaut privilégier l’accès depuis un bord rocheux. Si vous choisissez cette option, les chaussures sont donc quasiment obligatoires pour s’éviter tout complication avec des aiguilles d’oursins ou des rochers tranchants par exemple…

Allez, on part à l’exploration des zones peu profondes avec des clichés sans chichi qui montrent la réalité de ce qui vous sera offert d’observer cet été !

Une fois que vous êtes prêt et accessoirisé, il est temps de faire votre grande entrée sous l’eau. Depuis le bord, il vous sera possible d’observer une faune qui évolue au-dessus des micro-algues vertes ou brunes. Vous y trouverez souvent des poissons dits « de roche », de petite taille et souvent plus colorés que ceux de pleine eau. Ils passent leur temps à picorer les fonds marins à la recherche de petits invertébrés et crustacés.

@Poisson_flotté_gobie_jauneCes poissons sont essentiellement des blennies ou encore des gobies qui trouvent refuge dans les interstices des rochers ou dans les trous creusés dans la roche par les vers marins. Ce sont aussi ces mêmes poissons que vous pouvez observer lorsque vous mettez vos pieds à l’eau, dans certaines flaques ou encore dans les petits puits riches en algues filamenteuses vertes qui sont soumis à la houle et aux allées et venues de la mer Méditerranée. Les gobies sont tout particulièrement aptes à vivre dans ces zones de turbulence grâce à la morphologie de leurs nageoires ventrales qui sont comme soudées en une ventouse et qui lui permettent de rester « collé » aux rochers ainsi qu’aux algues. Cette particularité fait que ces espèces sont la plupart du temps immobiles et ont donc une capacité de nage limitée… les rendant ainsi en top liste des proies de la plupart des poissons prédateurs de la grande bleue…

especes_poissons_en_mediterranéeNe confondez pas le gobie (qui représente environ 50 espèces sur tout le littoral français), avec la blennie (qui en représente quant à elle une vingtaine). D’ailleurs, dans le sud, il n’est pas rare d’entendre l’expression « curieuse comme une blennie » ! Lors d’une excursion en snorkeling, vous remarquerez autour des formations rocheuses que vous êtes observez par ces petits poissons depuis leurs promontoires. L’expression a aussi été inventée pour faire ressortir le caractère espion/voyeur de la blennie ! En effet, elles monopolisent les moindres interstices et vont et viennent en marche arrière et regardent les plongeurs depuis leurs petits trous en laissant apparaitre seulement leurs deux grands yeux, de vraies commères ^^ ! Observez bien le comportement de la blennie, vous serez surpris par son caractère bien trempé dès qu’il lui faut défendre son territoire. Bien que de petite taille, elle ne manque pas de courage et sera prête à venir (peut-être) vous donner un petit coup de dent si vous approcher votre doigt trop près de sa tanière. Un seul petit coup de dent car elle fera sans doute marche arrière pour s’enfuir au plus profond de son trou… courageuse mais pas téméraire !

Quels_poissons_observer_méditerranée

On s’éloigne petit à petit du bord pour arriver sur des zones de plus grande profondeur. Ici vous pouvez d’ores et déjà observer des poissons de taille plus imposante. Tout d’abord, regardez à la surface de l’eau, il est fréquent d’y observer des petits bancs de mulets reconnaissables par leur bouche supérieure gonflée et leurs reflets argentés. Toujours à la surface, avec un peu plus de chance, vous pourrez observer les formes juvéniles des orphies, aussi appelées « aiguilles de mer ». Ces poissons, qui sont de véritables prédateurs, appartiennent à la famille des poissons à bec et ont un corps serpentiforme avec une bouche taillée en forme d’épée dont la partie inférieure est légèrement plus grande que la supérieure. 

Plus_beaux_poissons_méditerranée

Entre les deux eaux, les nages des poissons méditerranéens commencent à apporter un nouveau dynamisme avec un défilé d’espèces variées ! Sans nul doute, vous aurez droit à la parade lumineuse aux reflets dorés et argentés des saupes. Souvent sous forme de très larges bancs, les saupes sont des poissons pouvant atteindre les 30cm qui passent la majeure partie de leur temps à brouter les algues des rochers. Leurs 10 lignes dorées sont du plus bel effet sur les fonds bleus de la Méditerranée. Petite anecdote sur cette espèce : Il se raconte que dans l’antiquité, les romains et les grecs utilisaient la chair de la saupe à des fins hallucinogènes. En effet, l’alimentation végétale de la saupe joue un rôle très important dans ses propriétés nutritives et il serait fort probable que les algues qu’elle ingurgite aient cette propriété ! 

Plonger_a_marseille

Accompagnant souvent les saupes, vous croiserez également le chemin de nombreux sars. Il en existe plusieurs espèces en Méditerranée, mais à faible profondeur, vous apercevrez majoritairement les sars à tête noires et les sars communs. La plupart du temps, ce sont les juvéniles et les subadultes qui peuvent être rencontrés en petits bancs lors d’une sortie snorkeling. Par la suite les adultes s’orientent vers des profondeurs plus importantes afin d’échapper à certaines pratiques comme la chasse sous-marine. On dit que la présence du sar est un signe de qualité de l’eau et le témoignage d’une zone riche en vie et, pour autre point, il contribue largement à la régularisation des populations d’oursins avec ses cousines les dorades royales. 

Les_labres_en_méditerranéeVous remarquerez que les sars sont aussi accompagnés de poissons aux formes moins comprimées latéralement, plus élancées et plus colorées ! Nous vous présentons ici quelques représentants de la famille des labres. Ils sont nombreux en Méditerranée et constituent également une partie de la population des poissons dits de « roche ». En effet, ils évoluent souvent non loin du fond et semblent particulièrement agiles et souples. Au plus vous vous approcherez des herbiers de posidonies, au plus vous aurez la chance d’observer diverses espèces de labres comme le crénilabre paon, qui est l’un des plus grands labres méditerranéens. Les mâles de cette espèce sont territoriaux et confectionnent des nids pour attirer les femelles. Ce qui est fascinant est que l’individu mâle est la faculté de changer de robe en période de reproduction : il passe ainsi d’une couleur plus ou moins marron/beige à des nuances de bleu et de vert, une vraie métamorphose ! 

Plonger_en_méditerranée

Impossible de parler des labres sans évoquer également la girelle commune, une grande hyperactive sans cesse en mouvement. Ce poisson coloré à la forme plus allongée que le crénilabre est impossible à confondre. Les jeunes sont tous femelles et possèdent des rayures orange, blanche ou rouge. Ils changent de sexe en grandissant, les mâles pouvant atteindre jusqu’à 30cm avec des tons bleu-turquoise et avec une bande orange-rouge. Ils sont cependant plus rares à observer car bien moins nombreux que les femelles et souvent présents à de plus grandes profondeurs. 

Les_differentes_especes_de_mediterranee

Une autre famille de poissons est également présente sur la zone allant de 0 à 5 mètres : les serranidés, qui n’est autre que la famille des mérous. Cependant, ne vous attendez pas à tomber nez à nez avec un mérou brun lors de votre escapade… vous serez plutôt en présence du serran chèvre et du serran écriture, deux prédateurs voraces sans cesse à l’affut d’une petite proie à se mettre sous la dent. 

Plonger_poulpe_en_mediterraneeDans le même milieu et aux alentours des posidonies, vous pourriez aussi dénicher un poulpe ou encore une seiche, qui possèdent tous deux des chromatophores leur permettant de changer de couleur en fonction de leur environnement. Le poulpe est un animal difficile à observer mais avec de l’entrainement, et en sachant où chercher, vous pourrez sans nul doute en apercevoir au moins un ! Dirigez vos yeux entre ou sous les rochers ainsi que dans les petites grottes, s’il y a un poulpe dans les parages il est forcément par-là !

On vous a convaincu pour vos plongées estivales ? Sachez qu’une grande partie du littoral méditerranéen français permet l’observation de cette faune particulièrement riche pour une mer quasi-fermée. Certains points du littoral, comme celui de la côte bleue entre Martigues et Marseille dans les Bouches-du-Rhône, sont particulièrement adaptés et appréciés par la snorkelers ! Si vous êtes dans la région cet été, n’hésitez pas à aller y faire un tour, sous l’eau, vous trouverez un écosystème marin d’une grande richesse ultra-préservé où ont été recensées plus de 240 espèces de poissons !