5 espèces à observer en snorkeling en Méditerranée

Peut-être les avez-vous aperçus cet été lors de vos sessions snorkeling sur les pourtours de la grande bleue ?

Publié le 29/08/2023

Snorkeling-Mediterranee

Peut-être les avez-vous aperçus cet été lors de vos sessions snorkeling sur les pourtours de la grande bleue ? Ou peut-être faites-vous partie de ces quelques chanceux qui arpenteront le littoral durant l’été indien, loin de la cohue estivale ? Une chose est certaine, la pratique du Palmes/Masque/Tuba, aka PMT chez les connaisseurs, le long des côtes françaises, vous assure quelques rencontres inoubliables avec certaines des plus belles espèces sous-marines méditerranéennes. Lesquelles sont-elles et quelle est la particularité de cette faune qui évolue au plus près du bord ? Nous vous en disons plus dans cet article, c’est parti !

Pratiquer-snorkeling-Mediterranee

N’ayons pas peur de le dire, notre littoral rocheux en fait rêver plus d’un, et pour cause : nos paysages côtiers sont divers et variés, avec des géologies éclectiques et des parcs et réserves marines œuvrant en faveur de la protection de cet écosystème unique au monde. De par son aspect quasiment « fermé », la mer Méditerranée possède des espèces aquatiques bien singulières qu’il est tout à fait possible d’observer à seulement quelques mètres du bord. Les amateurs de snorkeling ne sont jamais en reste en nageant le long de nos côtes. Inutile de plonger à de grandes profondeurs pour en prendre plein les yeux et faire connaissance avec notre magnifique faune. De ce fait, peut-être avez-vous aperçu cet été ou apercevrez-vous très prochainement l’une des espèces suivantes :

1/ Le mulet

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Levez les yeux à la surface et tentez d’apercevoir un petit banc de mulets qui passerait par-là ! Aussi appelé « Muge », ce poisson aux teintes argentées évolue la plupart du temps au plus près du rivage et n’hésite pas à nager au plus près des plongeurs s’il ne se sent pas menacé. Repérez la forme tout à fait spécifique de sa bouche, dirigée vers le haut. Il s’agit là du signe distinctif d’une espèce évoluant la plupart du temps en surface, lui donnant la capacité d’ingurgité du plancton en suspension. Autre caractéristique du mulet, son adaptation à la vie en bord de mer est particulièrement prononcée : un dos plat et très foncé, permettant de passer quasiment inaperçu pour les prédateurs venants des airs, comme les oiseaux, et un ventre quasiment blanc pour les prédateurs évoluant au fond, permettant donc de se fondre sous les rayons blancs du soleil.

Le mulet peut être observé également directement depuis la plage ! Eh oui, cette espèce saute très régulièrement au-dessus de l’eau pour capturer un petit insecte ou fuir un prédateur. Notez que vous pourrez observer cette espèce également dans les systèmes d’eau saumâtre, en Camargue par exemple, où il côtoie au plus près les flamants roses et les hérons (idée fatale...).

2 / Le Sar

Differentes-especes-sars

Voilà un des représentants phares de la plongée en méditerranée et du snorkeling. Pouvant atteindre jusqu’à 40cm, les espèces de sars que l’on rencontre dans la grande bleue abordent toutes des couleurs argentées, marrons et noires, typiques de la famille des sparidés (la dorade en fait également partie). Contrairement au mulet, le sar a tendance à évoluer en pleine eau, pour les grands individus, ou bien à proximité du sol où il passe la plupart de son temps à picorer les rochers, à la recherche de petites organismes et crustacés. Avant tout carnivore, le sar peut également se régaler de quelques brins de posidonies dont nous vous parlions il y a quelques semaines, ou encore d’algues brunes. Le sar, qu’il s’agisse du rayé par exemple, ou du tambour, se distinguent aisément des autres poissons méditerranéens grâce à leur forme dite « ovale », lui donnant une apparence bombée avec un dos prédominant. Il s’agit d’un poisson vif et grégaire qui ne s’attardera pas très longtemps à vos côtés lors des séances de snorkeling. Son tempérament solitaire à l’âge adulte le rend observable mais moins facilement que d’autres espèces typiques de la côte, comme la saupe par exemple, qui elle évolue en bancs. Au plus près du bord, et même le long des plages de sable, vous pourrez observer quelques individus juvéniles et certains jeunes qui, contrairement aux adultes, peuvent évoluer en petits groupes pour plus de sécurité. Les adultes se rencontrent quant à eux plus facilement à environ 2-3 mètres de profondeur, dès lors que les posidonies se font plus fréquentes.

3 / Le Poulpe

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Très convoité et pourtant peu observé par les snorkelers en herbe, le poulpe demande un minimum de connaissance de la topographie des lieux de plongée pour être observé. Tout premièrement, rassurez-vous, vous ne tomberez jamais nez à nez avec une gigantesque créature tentaculaire en pratiquant le snorkeling, celle-ci a plus sa place dans des films de science-fiction. De manière générale, le poulpe est plutôt craintif et à tendance à se fondre dans la masse afin de passer incognito et assurer ses arrières (eh oui, la chasse sous-marine tend à développer ce comportement craintif et discret). Il est donc peu probable que vous puissiez avoir un contact avec un poulpe bien que certaines vidéos circulant sur la toile vous fassent miroiter le contraire. Cependant, voyons le verre à moitié plein ! Il peut arriver, rarement, que le poulpe soit d’un tempérament joueur et vienne à votre rencontre pour plus d’interactions. A ce moment-là, ne faites pas de geste brusque et respectez l’animal afin de ne pas l’effrayer. Afin de faire naitre cette grande rencontre, nous ne pouvons que vous conseiller d’opter pour la pratique du snorkeling au plus près du bord. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, vous avez plus de chance de croiser un individu jeune et pas très farouche à 1 mètre de profondeur plutôt qu’un adulte à 4-5 mètres. Le snorkeling étant dédié à une observation en surface, cela va donc de soi que vous observiez avant tout des petits poulpes (avec un peu de chance).

En ce qui concerne la sélection du lieu de snorkeling, optez pour une côte plate et pas très abrupte, riche en trous et failles, qui sont les endroits de prédilection du poulpe pour se cacher et chasser. Inutile de vous tourner vers des tombants et rochers trop à pic qui laisseront trop d’eau environnante pour croiser un poulpe qui passerait par là. Avec beaucoup de chance, vous pourrez observer un poulpe de sortie sur des rochers, allant de trou en trou. Ouvrez bien les yeux et observer sa capacité phénoménale de mimétisme. Qu’il s’agisse de la couleur de son environnement direct ou encore de la forme de ce dernier, le poulpe est capable de se fondre quasiment complément dans celui-ci, cela expliquant donc les difficultés pour l’apercevoir. Les chromatophores qui recouvrent l’intégralité de son corps, à l’exception des yeux, lui permettent de faire varier sa robe en seulement une demi-seconde et d’adopter des excroissances sur les tentacules ou encore la tête pour se faire passer pour un rocher colonisé par les algues.

Si vous n’observez pas de poulpe en pleine eau, tentez votre chance dans les cavités rocheuses. Il vous faudra ouvrir les yeux et distinguer l’orange/rose caractéristique du dessous de ses tentacules qui repli sur lui-même pour se protéger.

 

4 / Les girelles

 

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Il ne s’agit pas là d’une seule espèce mais d’une famille de poissons appartenant à la superfamille des labres (la seconde en termes d’espèces différentes au niveau mondial). Tout comme les labres paons que vous pourrez observer en nombre tout au long du littoral rocheux, les girelles font partie de ces poissons que l’on qualifie de « roche » tout autour du bassin méditerranéen. Les girelles possèdent une apparence bien singulière qui vous permettront de les distinguer à coup sûr : un corps long et fin, des couleurs généralement vives ainsi qu’une bouche tubulaire caractéristique. Cette toute petite bouche lui permet de chasser toute la journée des petits organismes nichés dans la roche. Sa bouche conique et fuselée est donc parfaite pour s’enfoncer dans les petites failles rocheuses où ne nichent des petits vers marins dont elle raffole ! Vous observez de façon quasi certaine la girelle durant vos plongées autour du littoral. Plusieurs espèces peuvent être observées au-dessus du fond et à proximité des herbiers de posidonies qui servent de refuge aux juvéniles. La girelle commune, marron et orange est sans doute la plus commune à observer tout au long de l’année.

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L’autre espèce qui fait le bonheur des plongeurs et snorkelers et qui tend à être de plus en plus présente le long de nos côtés avec le réchauffement des eaux est la Girelle Paon, Thalassoma Pavo de son nom latin. Il s’agit sans doute du poisson le plus beau et le plus coloré de toute la Méditerranée, devant le poisson perroquet méditerranéen qui peut être observé en Grèce ou à Chypre. Ce petit poisson, qui peut tout de même atteindre les 20cm, est une vraie profusion de couleurs ! Du bleu, du vert, du jaune, de l’orange, il n’a rien à envier à ses cousins tropicaux et se fait donc grandement remarquer aux côtés des autres poissons méditerranéens dont les livrées sont généralement plus ternes. Vous pourrez aussi observer la girelle royale le long du littoral français mais cette dernière tend à se faire moins commune que les deux autres citées précédemment. Vous pourrez aisément reconnaitre le mâle de cette espèce qui est traversé par une longue ligne vert émeraude, souligné par une ligne plus étroite de couleur orangée, un très beau poisson également que nous vous souhaitons de pouvoir observer.

 

5 / La saupe et le gobie

Nous n’arrivions pas à trancher pour conclure ce Top 5, voici donc deux espèces tout à fait différentes et aux proportions bien contrastantes que vous pourriez apercevoir tout au long du littoral.

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La Saupe

Aussi appelée Saupa Saupa, ce poisson est aisément reconnaissable grâce aux couleurs qui constituent sa belle robe, alternant du gris métallisé en fond et de belles lignes dorées. Comme nous l’évoquions précédemment, la saupe évolue majoritairement en bancs de plusieurs dizaines à centaines d’individus. Ce poisson, herbivore la journée et carnivore la nuit (quelle drôle de régime ^^), s’observe très facilement dès le bord franchi. A seulement quelques centimètres des rochers, oui bien quelques centimètres, peuvent se rencontrer des bancs de poissons qui broutent littéralement les rochers. D’environ 5 à 6 cm, ces jeunes poissons différents des adultes par une coloration jaune et dorée beaucoup plus intense. Les poissons adultes se rencontrent quant à eux à une bonne profondeur, d’environ 2 à 3 mètres et autour des posidonies, près du fond et en pleine eau, où ils offrent de beaux spectacles aux plongeurs et snorkelers grâce aux ondulations de leurs corps, faisant de beaux contrastes avec le bleu profond de la Méditerranée en fond.

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Le gobie

Tout d’abord, ne confondons pas le gobie, dont le corps est couvert d’écaille, avec la blennie, aussi appelée « baveuse », dont le corps gluant est recouvert de mucus (charmant !).

Les gobies se caractérisent avant tout par une vie benthique au plus près du sol et à toutes profondeurs. Que vous soyez au bord de la plage, en train de vous mettre à l’eau ou bien en exploration des fonds marins, vous aurez tout le temps l’occasion d’observer un gobie passer par là. Moins craintif que la blennie qui passe beaucoup de temps cacher dans les petites trous, à faire dépasser uniquement sa tête, le gobie n’hésite pas à s’aventurer sur les étendues rocheuses et sur les rochers soumis aux vagues où il s’ancre fortement sur les surface grâce à la ventouse qu’il possède au niveau ventral. D’un taille allant de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres pour les plus grands individus, vous pourrez rencontrer plusieurs espèces en snorkeling (on en recense en tout 57 rien qu’en Méditerranée). Le plus beau des gobies de nos littoraux est sans doute le gobie rouge, ou jaune, qui se rencontre assez facilement à environ 1 mètre de profondeur.

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Cette présentation des espèces méditerranéennes observables en snorkeling vous a plu ? Et si vous enfiliez votre masque pour partir à leur découverte ? L’eau est encore chaude et la visibilité toujours aussi exceptionnelle le long de nos côtes françaises. Laissez-vous aller à la découverte de nos écosystèmes si singuliers et observez par vous-même tout la richesse de notre faune et de notre flore, que nous devons toujours plus protéger. Qui sait, peut-être pourriez-vous observer également de petites sérioles qui passeraient par-là, une seiche... A vos maques, prêt ? Plongez !