5 espèces sous-marines les plus venimeuses de la planète

Les mers et océans renferment une multitude de créatures

Publié le 13/01/2023

 

 

Les mers et océans renferment une multitude de créatures toutes plus magnifiques, surprenantes et uniques les unes que les autres. Sous l’océan, milieu « hostile » où règne la loi du plus fort et la chaîne alimentaire, certaines d’entre elles excellent dans l’art de chasser, se protéger, se défendre et attaquer.

Quelques espèces sont aussi impressionnantes que dangereuses et mieux vaut les toucher « Avec les yeux » comme on dit. Bien qu’il soit généralement déconseillé d’interagir avec l’environnement marin lors des immersions, il n’est pas impossible de poser maladroitement une main sur une roche, chose qui est totalement à proscrire dès lors que l’on fait face à l’une des espèces que nous allons aborder dans cet article. Découvrons ensemble cinq espèces sous-marines parmi les plus venimeuses de la planète.

 

Le poisson-lion

Le poisson-lion, originaire du Pacifique Sud, a des couleurs flamboyantes lui donnant l’allure d’une flamme incandescente sous l’eau. Dans les Caraïbes, sa silhouette est bien connue des plongeurs : une robe rayée, des nageoires qui se déploient comme des ailes et surtout de longues et venimeuses épines. Il y a quelques années pourtant, vingt ans, le poisson-lion ne faisait pas partie du paysage caribéen. Ce poisson n'est pas du tout destiné à évoluer dans cette partie du monde et est donc considéré comme fortement invasif. Ce vrai pique-assiette a la fâcheuse tendance d’engloutir tous les petits poissons passant à ses côtés grâce à un estomac pouvant se développer jusqu'à trente fois sa taille d’origine. C’est très simple, avec son appétit d'ogre il mange tout ce qui est plus petit que lui, un véritable fléau ! Mesurant jusqu’à 30cm, cela lui fait de nombreuses proies éventuelles sur le récif ! Le poisson-lion se reproduit très vite. Une femelle pond jusqu'à quarante mille œufs tous les deux jours, ce qui oblige de nombreuses destinations à déployer une lutte humaine pour réguler la population de cette espèce !

Parlons de son armurerie redoutable désormais. Les épines dorsales ventrales et anales de ce prédateur sont très venimeuses. Au contact de celles-ci, un fourreau protecteur se rétracte révélant une pointe aussi affûtée qu'une aiguille. La gaine fait alors pression sur une glande remplie d'une toxine neuromusculaire et l'épine sécrète un venin directement dans le corps de la victime. Ce venin provoque des douleurs atroces, des difficultés respiratoires et paralyse même la victime, ce qui dissuade la plupart des prédateurs, et nous aussi !

 

Le poisson-globe

Se cachant sous la surface, derrière un air de mignonnerie et de grands yeux globuleux, se trouve un puissant poison : le poisson-globe. Cette famille de poissons aux airs innocents semble tout inoffensive lorsqu’on les observe en plongée, flânant autour des récifs coralliens en quête de petites proies et algues. Comme le dit l’expression, l’habit ne fait pas le moine. Comme de nombreuses autres espèces, le poisson-globe possède une arme bien à lui : un des poisons les plus mortels de l’océan.

Également appelé poisson-ballon, poisson porc-épic pour certains, on recense plus de 120 espèces de poissons-globes dans le monde entier. Peuplant généralement les océans tropicaux et subtropicaux ainsi que certaines rivières d’eau douce (dans ce cas les espèces sont de taille plus réduite), le poisson-globe se nourrit principalement de petits invertébrés, crustacés et algues. Les espèces les plus grandes peuvent même utiliser leur bouche, véritable bec, pour ouvrir certains coquillages et oursins. Le poisson-globe n'a pas d'écailles et sa peau est recouverte d'épines acérées ou bien d’une peau rugueuse, semblable à une langue de chat ou encore à la peau d’un requin. Nageant lentement et de façon maladroite, le poisson-globe semble une cible facile pour un prédateur affamé mais ce poisson sait se transformer en une douloureuse bouchée. Grâce à son estomac très élastique, le poisson globe peut ingurgiter très rapidement une énorme quantité d'eau et devenir une grosse boule mesurant plusieurs fois sa taille normale, un repas peu appétissant qui étouffera le malheureux prédateur décidé à le goûter. Si cela ne suffit pas à dissuader ses ennemis, le poisson-globe a un second système de défense mortel tout prêt : la tétrodotoxine, une neurotoxine mille deux cents fois plus puissante que le cyanure. Cette dernière paralyse et étouffe la proie-victime, impossible d’y survivre ! Les comportements reliques de chasse sous-marine font que la plupart des prédateurs ne s’essaient plus à la chasse du poisson-globe, seuls quelques dauphins s’en prennent parfois à ces espèces afin de les intimider et les emmener à se gonfler, dans le but de « jouer au ballon » avec. Drôles de dauphins !

 

Le poisson-pierre

Les eaux tropicales abritent le plus lymphatique des tueurs. Le poisson-pierre est l'animal le plus venimeux des fonds marins. D’une taille moyenne de trente centimètres, ce dernier doit son nom original à son physique peu attrayant, semblable à un roc. Sa peau n’a pas d’écailles mais, à la place, elle est recouverte d’une muqueuse et d’excroissances véreuses, lui donnant une apparence bien singulière... Cette muqueuse peut retenir des algues et des débris de coraux, ce qui lui permet de se cacher facilement et passer incognito. Le poisson-pierre, aussi appelé Synancée ou Nohu, appartient à l’ordre des rascasses, LA famille spécialiste du camouflage. Ses journées sont majoritairement destinées à ne rien faire et à patienter jusqu’à ce qu’une proie passe à proximité. C'est cette inactivité et sa patience qui le rendent si dangereux pour ses proies. Des dizaines de poissons, généralement de petite taille et les juvéniles cherchant un abri au sein des structures coralliennes, passent à côté de lui, le confondant ainsi avec du corail ou avec un rocher et se retrouvent happés en moins d’une demi seconde, une attaque des plus rapides du monde marin !

Lorsqu'il est menacé, le poisson-pierre déploie treize épines dorsales venimeuses. En cas de contact, elle libère un neurotoxique très puissant. Ce venin provoque des difficultés respiratoires et une paralysie des muscles. Les plongeurs savent bien qu’il ne faut pas toucher les fonds marins afin de se prévenir d’éventuels risques cependant, ce sont surtout les baigneurs et snorkelers qui doivent redoubler de vigilance. Les épines du poisson-pierre sont si fortes et aiguisées qu’elles peuvent transpercer une chaussure de plongée, prudence donc. Notons tout de même qu’il s’agit là du poisson le plus venimeux du monde et que son aire de répartition relativement large (Mer Rouge, océan Indien et Pacifique) demande à de nombreux clubs de plongée de sensibiliser les plongeurs en herbe à ce potentiel danger qui guette sur les roches mais aussi parfois sur les lits de sable. 

 

Le balibot-rayé

Le poisson-chat de mer rayé mesure en moyenne moins de trente centimètres de long pour un poids maximal de trois cents grammes. De couleur grise à verdâtre, sa peau n’a pas d’écailles mais un mucus visqueux qui le protège et participe à son oxygénation. Il est facilement reconnaissable à sa bouche disproportionnée et aplatie, entourée sur les côtés par trois paires de barbillons - longs filaments orientés vers le bas – et sur le dessus par une paire d’antennes. Ses nageoires pectorales rayées et dorsale munies d’aiguillons venimeux aident également à le reconnaître. Le babilot-rayé vit dans plusieurs zones du monde, dans le bassin Indopacifique et en mer Rouge à l'exception des régions tempérées, puisqu’il a une faible résistance aux températures froides. Il peut être présent dans certains lacs et les rivières de la côte-est africaine ainsi que dans les estuaires et les eaux côtières des écosystèmes de mangroves. On peut donc affirmer que ce poisson-chat n'est pas difficile en matière d'habitat !

Notons cependant qu’il est davantage présent en mer Rouge, autour de la Réunion, Mayotte, en Corée, au Japon ainsi que le long des côtes californiennes. Il présente des caractéristiques différentes de ses pairs d’eau douce, bien mieux connus du grand public. Il est le seul et unique poisson-chat siluriforme à vivre dans les récifs coralliens ! Ses huit nageoires sont transparentes et très venimeuses. En effet, grâce à des épines réparties sur chaque nageoire pectorale et dorsale, il peut infliger de graves blessures à ses proies et tuer avec son venin. Très gourmand, le balibot rayé peut se nourrir de tout ce qui est à sa portée. La majorité de sa nourriture est constituée de petits organismes vivants sur les bancs de sable ou sur les faces accessibles du récif corallien. Outre ses nageoires venimeuses, le balibot-rayé fait le bonheur des plongeurs dès lors qu’il entreprend des sessions de chasse en banc. Il est particulièrement intéressant de le voir évoluer en boule « roulante » afin de paraitre comme une masse unique aux yeux d’éventuels prédateurs et pour permettre à chaque poisson de se nourrir avant de remonter au-dessus du banc pour observer les alentours.

 

La pieuvre à anneaux bleus

Terminons en beauté ! Cette petite pieuvre figure parmi les animaux les plus venimeux des océans ! On vous l’accorde, il arrive que les plongeurs interagissent avec les poulpes, parfois curieux et joueurs lors des sessions de plongées, chose qui est totalement inenvisageable et O combien dangereuse avec la mignonne pieuvre à anneaux bleus.

Cette petite représentante de la famille des céphalopodes vit dans les eaux peu profondes, chaudes, tropicales et subtropicales du Sri Lanka à la grande barrière de corail australienne. En fonction de son environnement et de son humeur, sa couleur varie du gris au jaune pâle. Elle dispose de huit tentacules et d’une tête légèrement aplatie qui se termine en pointe avec quelques appendices, lui donnant quelque peu une apparence similaire à la seiche flamboyante avec qui elle partage son habitat. Notons que ces 2 espèces sont absolument splendides lorsqu’on les rencontre en plongée muck-diving, notamment autour de l’île de Sulawesi en Indonésie.

Cette espèce n’est pas particulièrement agressive mais elle n’apprécie pas vraiment la compagnie d’autres espèces marines ou encore des plongeurs. Mieux vaut ne pas embêter cette pieuvre minuscule, pas plus grande qu’une balle de golf... Légèrement sur la défensive, il lui en faut peut pour s’emporter et exhiber ses couleurs vives. En réalité, elle part au quart de tour ! Dès qu’elle ressent une situation stressante, elle s’agite et fait briller ses tâches bleues d’une façon éclatante, tout en agitant l’extrémité de ses tentacules dans un semblant de danse. Une méthode d’intimidation un peu « m’as-tu vue ? » qui, si elle n’est pas suffisante, vient s’ajouter à une arme hautement dangereuse.

La pieuvre, en mode défensif ou attaque, se jette sur sa victime et lui injecte, grâce à sa salive, de la tétrodotoxine (la même toxine que le poisson-globe), ce poison si puissant qu'une petite dose suffit à paralyser un humain et à le tuer en moins d'une heure et demie. Une fois la victime paralysée, elle déchiquette sa proie à l'aide de son bec tranchant et de ses huit tentacules. Rappelons que toutes les pieuvres possèdent du venin mais seul celui de la pieuvre à anneaux bleus est dangereux.

 

 

Face à ces cinq espèces aux jolies couleurs, mieux vaut être prévoyant et prudent. L’expression « Qui s’y frotte s’y pique » n’a jamais fait autant sens. Plus que cela même, il ne serait pas judicieux d’embêter ces poissons poison. Connaissez-vous d’autres espèces à l’armurerie lourde observables lors des plongées à travers le monde ? Pour continuer votre pause lecture, jetez donc un coup d’œil à cet article Subocea sur cinq espèces qui cachent bien leur jeu.